Par Doriane FRÈRE.

Fatigue physique, faible rémunération, manque de reconnaissance… Le quotidien des spa praticiennes met leur engagement à rude épreuve. Face à ces difficultés, nombreuses sont celles qui envisagent de quitter le métier, accentuant une pénurie déjà préoccupante. Témoignages.

Beaucoup en rêvent. Travailler dans un établissement de luxe attire de nombreuses personnes désireuses de faire de l’excellence leur métier. Cela passe par la restauration, la conciergerie, ou encore le spa. Procurer du bien-être et un service client irréprochable devient presque une mission de vie pour les plus passionnés.
Mais le rêve se transforme parfois en cauchemar une fois sur le terrain. C’est ce que vivent de nombreux praticiens en spa comme en témoignent trois praticiennes que nous avons interrogées.

Le témoignage d’Emma, spa praticienne

C’est à la suite d’une reconversion professionnelle, à l’âge de 38 ans, qu’Emma est devenue spa praticienne. Pour ce faire, elle a passé un CAP Esthétique et un CQP Spa Praticien. Cela fait aujourd’hui deux ans qu’elle exerce à son compte, dans son propre local à Aix-en-Provence.
Avant sa reconversion, Emma ne s’était pas profondément renseignée sur le métier. Elle a suivi
un bilan de compétences sur un an, financé par France Travail, et parmi les résultats figurait le métier
de spa praticien. « Tout a fini par converger vers cette voie. Je m’attendais à un travail équilibré, pas à enchaîner massage sur massage, enfermée dans une cabine. Et surtout, je n’imaginais pas une seconde que ce métier pouvait abîmer mon corps à ce point » explique-t-elle.

Des expériences en spa catastrophiques

Si elle a fait le choix de l’indépendance pour son travail, c’est bien parce que la réalité du métier de spa praticienne l’a effrayée pendant ses études. « J’ai rapidement été confrontée à la réalité du métier. Les 12 autres filles, âgées entre 18 et 25 ans, qui étudiaient avec moi, travaillaient déjà en alternance ou en stage. Sur les 12, j’ai eu peut-être 10 retours catastrophiques de leur expérience en spa » raconte Emma.

« Les spa praticiennes étaient complètement lessivées »

La spa praticienne nous détaille l’expérience de ses camarades d’école : « Elles subissaient beaucoup d’abus de travail, d’horaires… Les filles étaient complètement lessivées. Au cours de la formation, quatre filles ont arrêté leur apprentissage. L’une d’elles travaillait tellement qu’elle avait déclaré de l’arthrose dans tout son corps ». Un témoignage qui a grandement découragé notre interlocutrice qui arrivait dans le métier avec grand enthousiasme. « La professeure elle-même ne nous portait pas de discours positif en confirmant que la situation était dramatique et avait tendance à s’empirer » ajoute Emma.

« Aujourd’hui, je gagne moins qu’une femme de ménage, tout en détruisant mon corps ».

Une seconde élève de la même promotion qu’Emma a dû interrompre ses études après avoir développé des allergies aux produits à force de les utiliser. « Les autres filles qui ont arrêté la même année n’en pouvaient plus. Malgré leur travail acharné, elles n’avaient aucune reconnaissance » dit la spa praticienne.
S’ajoutait, à la pression de chercher du travail, l’angoisse de se retrouver dans une structure peu humaine. « Il y a des soirs où je rentrais chez moi en pleurs. Ce que j’entendais me décourageait beaucoup, nous confie-t-elle. Je pensais exercer un métier varié, alternant massages, soins divers, accueil des clients, et quelques tâches administratives. Quelque chose de plus rythmé, moins répétitif. Et bien sûr, avec une rémunération correcte. Aujourd’hui, je gagne moins qu’une femme de ménage, tout en détruisant mon corps. »

Des spa managers qui ne soutiennent pas leurs équipes

Emma a constaté que bon nombre de spa managers ne sont pas justes avec les équipes. « Souvent, elles ont travaillé si ardemment pour obtenir leur poste de manager qu’elles ne souhaitent plus passer en cabine. Les équipes se retrouvent donc à enchaîner les soins. Et je le vois au quotidien puisque je continue à effectuer des soins en tant que free-lance dans des spas » explique la spa praticienne.

Une demande de la part de la clientèle qui a évolué

Emma reproche au secteur de ne pas rémunérer assez les praticiennes payées en moyenne 1 800 euros par mois pour 40 heures de travail éreintant dont possiblement 36 de massage. « Ce sont 40 heures pendant lesquelles nous sollicitons nos biceps et notre triceps » se désole la praticienne.
La demande de la clientèle serait également l’une des causes pour lesquelles les spa praticiennes sont aujourd’hui épuisées. « Avant, les clients demandaient des massages doux de type californien… Les clients aujourd’hui sont si stressés qu’ils ne demandent que des massages suédois. En l’espace de deux massages, on n’a plus d’énergie. On nous demande une pression importante. On est presque dans du thérapeutique » explique la praticienne. Un jour, alors masseuse en free-lance, Emma nous explique avoir dû masser un rugbyman pour le dernier soin de sa journée. L’homme ne voulait qu’un massage d’une heure centré sur le dos. « Beaucoup nous considèrent comme des thérapeutes, on est là pour traiter leurs maux presque comme des médecins. Les clients en veulent pour leur argent. C’est un constat que nous faisons en tant que spa praticiennes » ajoute-elle.

De mauvaises expériences en tant que free-lance

Lorsqu’elle est amenée à travailler en free-lance, Emma reconnaît accepter des choses qui ne sont pas la norme comme un salaire à 30 euros de l’heure en tant que free-lance. « En free-lance, il faudrait un minimum de 40 à 45 € nets de l’heure. En réalité, je suis payée 21 € de l’heure. Une journée de 8 heures en indépendante est rémunérée 150 € nets.
Où est la logique ? Dans quel autre métier accepterait-on cela ? Si je refuse, je ne travaille pas. Sept heures de massage d’affilée, sans pause, pour 21 € de l’heure… À 40 ans, est-ce raisonnable ? Je pose la question, détaille-t-elle. J’ai déjà fait des journées de 7 heures payées 30 heures de l’heure, sachant que je ne suis pas payée entre les soins. S’il n’y pas de soin de prévu pendant une heure, ce qui est certes rare mais qui peut arriver, je ne suis pas rémunérée. »

Le choix du travail en tant qu’indépendante

Les praticiennes qu’Emma rencontre dans le cadre de ses missions en tant que free-lance lui disent très souvent qu’elle a l’air détendue et bien dans ce qu’elle fait. Ce qui ne serait pas de même si elle travaillait en tant que salariée dans un spa, comme elle nous l’explique. « Je suis contente de venir travailler et les praticiennes me regardent comme si que je venais d’une autre planète ! Elles sont écœurées de ce métier. C’est très difficile » raconte la praticienne.

Crise du recrutement en spa

Malgré les difficultés évoquées, Emma demeure toujours autant passionnée par son métier. Notamment grâce à son statut de free-lance lui permettant de s’organiser comme elle le souhaite et donc de se préserver physiquement. « J’ai travaillé tout le mois de décembre dernier dans un spa très connu d’Aix-en-Provence, un établissement cinq étoiles. Toute l’équipe avait quitté le spa pour cause de burn-out. Ce qui leur arrive tous les six mois ! Une moyenne semblable à tous les spas. Lorsque je suis arrivée, la manager n’avait pas les compétences pour diriger une équipe bien qu’elle soit experte en cabine. Cela a été un fiasco total au niveau de l’administratif. Elle a déjà changé de métier, tout comme deux spa praticiennes âgées de 22 ans avec qui j’ai travaillé » détaille la praticienne.

Toute l’équipe avait quitté le spa pour cause de burn-out.

Un planning adapté

Afin de se préserver physiquement, Emma aménage son planning du lundi au samedi de façon à ce qu’elle ne pratique pas plus de quatre massages par jour. S’étant spécialisée dans le drainage, la praticienne nous déclare ne pas excéder deux drainages par jour. « Je suis satisfaite de ce démarrage, puisque je travaille à mon compte depuis trois mois maintenant, dans mon propre cabinet. Je n’ai que de très bons retours de la part de ma clientèle. Il s’agit d’un bon ratio, à mon sens, pour pouvoir dispenser des soins de qualité. Je gagne entre 2 500 et 3 000 euros par mois » explique la praticienne.

Message aux spa managers et aux hôtels

La praticienne aimerait que les spa managers soient davantage au fait de ce que cela représente que d’effectuer 40 heures de massage par semaine. « Les soucis de santé que cela entraîne sont trop importants. L’hiver dernier encore, une praticienne s’est retrouvée en plein milieu de la journée avec le poignet qui avait triplé de volume. Elle s’était fait une tendinite au travail. Son arrêt maladie a été prolongé à plusieurs reprises. Et pendant ce temps, le personnel de l’hôtel était scandalisé que “les jeunes ne veuillent pas travailler”, et cela a créé des tensions importantes au sein des équipes » explique notre interlocutrice.
En spa d’hôtel, il arrive bien souvent que ce soient les membres du personnel de l’hôtel, à la réception, qui prennent les rendez-vous des clients au spa. « Nous sommes bombardées de rendez-vous, particulièrement pendant les périodes de fêtes. Nous n’avons même pas le temps de sortir de cabine que nous avons le double des serviettes sous la table de soin à ranger ! Et quand le client part, nous n’avons même pas le temps de sortir de cabine. On enchaîne » se désole la praticienne qui ajoute ne pas avoir le temps d’aller aux toilettes dans la journée ni de boire.

L’avenir du personnel en spa

Notre interlocutrice nous explique préférer travailler en extra dans les spas, de temps en temps, afin de pouvoir ainsi gérer son quotidien comme elle le souhaite, tout en se préservant. Ceci, en plus de son activité dans son propre cabinet. « L’un des podcasts que j’écoute expliquait que l’avenir des praticiennes en spa seraient les free-lances. Et j’y crois. Un kiné masse 10 % de son temps par rapport à nous. C’est la forme de notre métier qui ne convient pas » conclut Emma.

Le témoignage de Laure Masot, gérante de l’Essence Tactile

Laure Masot

Laure Masot

Laure Masot, gérante de L’Essence tactile, à Saint-Malo (35), a toujours travaillé dans le domaine du spa et de la thalasso. Elle a également été amenée à œuvrer en institut, parfumerie, à domicile…

Cela fait huit ans qu’elle est devenue entrepreneur en soins corporels à Saint-Malo. Elle a exercé d’abord à domicile à Paris et en free-lance dans les hôtels de sa région jusqu’en 2020 et a attendu la fin des confinements pour ouvrir son institut de bien-être.

De salariée à indépendante

Si elle a décidé de se mettre à son compte, c’est bien pour se soulager du rythme de travail physiquement intense, pendant plusieurs années, au sein des différents établissements dans lesquels elle a été amenée à exercer. « J’avais envie de travailler en accord avec l’image que je voulais transmettre de mon métier tout en respectant mon corps » explique Laure Masot.
Agée aujourd’hui de 43 ans, c’est dès l’âge de 18 ans que la praticienne a réalisé que le domaine du spa et de la thalasso était difficile. Elle prévoyait d’arrêter à l’âge de 30 ans en reprenant des études en psychologie. Mais cette reconversion n’a pas abouti pour des raisons personnelles. L’élément déclencheur de son indépendance a été la remarque répétée de différents clients : « Je n’aimerais pas faire ce que vous faites ».

« J’avais envie de travailler en accord avec l’image que je voulais transmettre de mon métier, tout en respectant mon corps ».

Les critères de sélection pour travailler en spa

Lorsque la praticienne était encore salariée et free-lance, plusieurs critères influençaient son choix de travailler dans un spa ou non :
– disposer de temps entre deux soins,
– ne plus travailler en sous-sol ou dans des cabines sans fenêtre,
– des horaires compatibles avec un emploi du temps de mère célibataire,
travailler avec des marques en accord avec ses valeurs.

Des spas qui prennent soin de leurs équipes

Comme nous l’indique notre interlocutrice, certains spas pour lesquels elle a été amenée à travailler favorisent les conditions humaines. D’abord une vocation, puis une passion, elle n’a pas quitté le milieu du bien-être, malgré de nombreuses déconvenues. « Certaines managers ont fait le même métier que nous, avant d’être manager. Elles sont des exemples à suivre, parfois même des mentors, elles donnent de bons conseils et sont bien plus attentives aux conditions de travail. La pression vis-à-vis des praticiennes était moins pesante, notre planning était raisonnable, ces conditions étaient propices au développement d’un bon esprit équipe » souligne la praticienne. Car l’esprit d’équipe est une chose essentielle au bon fonctionnement d’un spa.

La création de la formation : perfectionner la relation client en cabine

Forte de son expérience aux quatre coins de la France, Laure Masot a fait le constat d’un fort taux de reconversion de ses collègues et a été la confidente de nombreux clients déçus par leur soin. Elle a décidé de créer une formation adressée aux praticiens et à leur responsable : Qu’est-ce qu’un vrai massage bien-être ? « L’objectif est de faire comprendre quelles sont les conditions du travail en cabine et quels sont les points sur lesquels il faut être vigilant pour faciliter son quotidien » nous précise-t-elle.
La formation se déroule sur un à quatre jours (modulables en fonction des besoins), sur place directement, avec des mises en situation. Les managers sont vivement invitées à participer à la formation afin qu’elles comprennent les réalités du quotidien d’une praticienne. Car, selon Laure Masot, de nombreuses managers sans formation initiale en esthétique n’ont pas conscience des réalités du métier de leurs équipières. « Il s’agit de leur faire prendre conscience de leurs responsabilités pour sécuriser et faciliter les conditions de travail spécifiques à l’intimité, la proximité et la confidentialité que procure l’ambiance de la cabine de soins.

Crise du recrutement en spa

Chacun des modules propose de :
– s’exercer à la prise en charge de clients avec des spécificités,
– ouvrir son esprit sur les différents comportements,
– préserver son corps avec des exercices physiques « spécial cabine »,
– valoriser les multiples détails du métier,
– révéler les tabous de la profession pour apaiser ses craintes. »

En support de sa formation, Laure a publié le livre « Comment réussir un vrai massage bien-être ? Tout savoir sur les coulisses du métier de masseur bien-être ». Elle y délivre une multitude d’astuces, de conseils et d’anecdotes, fait des mises au point et révèle certains tabous. Elle y détaille 90 types de clients rencontrés au cours de sa vie professionnelle.
Il se commande directement via son site Internet : www.lessencetactile.fr

Le témoignage d’Aurélie Laval, spa praticienne

Aurélie Laval

Aurélie Laval

Fin 2019, Aurélie Laval a décidé de se reconvertir professionnellement à la suite d’un bilan de compétences. Avant cela, elle travaillait comme assistante de direction dans le luxe. Elle choisit le domaine du massage. Pour ce faire, elle a suivi plusieurs formations en massages du monde.

C’est en 2021 que sa structure voit le jour à Montmorency. En parallèle des massages qu’elle réalise dans son espace le samedi, Aurélie Laval effectue des missions en tant que free-lance dans des spas, fait des saisons, ainsi que des massages à domicile.

Des salaires pas assez élevés par rapport à la pénibilité du travail

Si Aurélie Laval a fait le choix du travail en tant qu’indépendante, c’est en partie à cause de la rémunération proposée aux salariés. « Je savais qu’en changeant de métier, je subirais une baisse de salaire conséquente. Et puis, mis à part cela, j’étais bien au courant des bas salaires des praticiennes. Ce pourquoi, en partie, je ne souhaitais pas travailler en tant que salariée d’une structure » déclare-t-elle.
Outre la baisse significative de salaire du fait du changement de métier, Aurélie Laval juge que la rémunération proposée est insuffisante par rapport à la pénibilité du travail en tant que praticienne. « Par rapport à l’investissement physique que cela demande, je trouve que le métier du massage est mal rémunéré. Dans l’un des établissements où je travaille en tant que free-lance, nous sommes payées au forfait à la journée. Mais une fois les charges déduites, le taux horaire réel s’avère inférieur à un SMIC : 22 % à l’URSAF, les congés payés, les impôts… Il est nécessaire de prévoir une mutuelle ou encore une complémentaire retraite. Ce n’est pas normal. Et si nous refusons de le faire, il est difficile de trouver du travail, explique la praticienne. J’ai également connu un salon de massage qui ne payait que pour les heures où l’on massait. Je n’étais pas payée lorsqu’il y avait des heures creuses. »

Un rythme de travail très soutenu

Malgré une organisation assez libre du fait de son statut d’auto-entrepreneur, Aurélie Laval se retrouve parfois confrontée à des rythmes difficiles à tenir lorsqu’elle est amenée à effectuer des missions en spa. Et puis, parfois, en fonction des moments de l’année, elle note des moments de creux dans son activité. Raison pour laquelle elle effectue des saisons, l’été notamment.
Aurélie Laval nous confie que ses missions en spa sont bien souvent alimentaires. Ce n’est pas dans ce type de structures qu’elle s’épanouit professionnellement. « Ce n’est pas non plus déplaisant mais ce n’est pas ce que je préfère. Les journées sont très longues et intenses, on masse pendant 7 heures d’affilée » explique notre interlocutrice.

Ce qui n’est plus acceptable en tant que free-lance

Lorsque Aurélie Laval travaille en tant que free-lance, il y a certaines choses qu’elle n’accepte plus. « J’ai rapidement arrêté de travailler avec des porteurs d’affaires qui placent des free-lances en dernière minute dans des hôtels. On se retrouve à faire des massages en chambre sur les lits qui ne sont pas adaptés. Et puis, il y a des jours où nous ne sommes pas appelées. On ne gagne donc pas d’argent, on est au courant au jour le jour » nous explique-t-elle.

Un avenir incertain

Bien qu’Aurélie Laval ne regrette pas d’avoir changé de métier, elle ne sait pas si cela sera viable à long terme. Il est difficile de trouver du travail, travail qui est de surcroit peu rémunéré. « Pourtant, je ne cesse d’entendre dire que le domaine du wellness explose. Mais se créer une clientèle demande beaucoup de temps, ce n’est pas évident en tant que free-lance » souligne-t-elle.

Message aux managers de spa

Aurélie Laval aimerait que les spa managers se sentent davantage concernées par les besoins de leurs équipes. « Je me suis déjà retrouvée à masser sur des tables non réglables, sans pauses, et à devoir faire le nettoyage du spa en fin de journée » indique-t-elle.

« Je me suis déjà retrouvée à masser sur des tables non réglables, sans pauses, et à devoir faire le nettoyage du spa en fin de journée. »

Le témoignage de Noelia Ségadé, massothérapeuthe

Noelia Ségadé

Noelia Ségadé

Noelia Ségadé exerce en tant que massothérapeute professionnelle depuis 2008. Elle est titulaire d’un master en psychopratique, spécialisée en relations interpersonnelles et transgénérationnelles, ainsi que d’un master en sophro-relaxation. Elle détient également un brevet en éducation physique et sportive.
Collaborant avec des spas de luxe, elle intervient notamment dans des hôtels 5 étoiles, dont le spa de l’Hôtel de Crillon à Paris.

Parallèlement, elle accueille sa propre clientèle dans son cabinet, où elle propose des massages ainsi que des séances de psychothérapie.

Un métier passion avant tout

Noelia Ségadé s’est accommodée aux conditions de travail inhérentes au travail en spa : travail debout, horaires tardifs, stress, co-actions des spas managers ou des agents, rivalité entre free-lances… Son travail lui plaît beaucoup mais acquérir ce confort professionnel a nécessité de nombreux ajustements comme elle l’explique.

Crise du recrutement en spa

Adopter la bonne posture est essentiel

« Faire “trop de massages” ne fait pas partie de l’idée que je me fais du métier. Cela ne me fatigue pas, même lorsque je suis amenée occasionnellement à travailler pendant dix heures d’affilées » nous dit Noelia Ségadé. Une déclaration qui pourrait surprendre de nombreuses praticiennes. Mais selon l’experte, sa faculté à enchaîner les massages viendrait des postures correctes qu’elle adopte pendant ceux-ci. « J’ai l’impression que l’adoption des bonnes postures est quelque chose qui se perd aujourd’hui, analyse-t-elle. Par exemple, si l’on appuie avec ses paumes au lieu des doigts, on se blesse les poignets (tendinites, kystes…), ou si l’on écarte les genoux au-delà des épaules, on s’abîme les ligaments croisés. J’ai connu plusieurs jeunes femmes qui en deux ou cinq ans ne peuvent plus exercer et doivent changer d’orientation à dix-huit ans » ajoute Noélia Ségadé. L’experte rapporte également une erreur répandue dans les spas : masser avec ses muscles au lieu de masser avec le poids de son corps.

Suivre la bonne formation

Noelia Ségadé pratique le massage en amateur depuis 1985, tout en ayant mené une carrière en dehors du spa en tant que coach artistique. Lors de sa formation, elle a eu la chance de recevoir un enseignement de qualité à la Massage Academy ainsi qu’à l’Institut Cassiopée.
« À mes débuts, nous étions formés à un protocole en trois jours, mais il fallait ensuite réaliser 100 pratiques et obtenir des avis manuscrits pour valider nos compétences avant de recevoir un certificat. En quelques jours, on peut apprendre un protocole, mais pas l’art du massage. Avec le CPF, on est désormais certifié en trois jours, sans exigences supplémentaires. J’ai vu des personnes exercer après avoir simplement regardé des vidéos sur YouTube, et d’autres être exploitées dès 16 ans, contraintes de se reconvertir à 18 ans après avoir été poussées à travailler de longues journées sans même avoir commencé leur formation. C’est affligeant » déplore-t-elle.
Sensible à l’importance de l’expérience client, Noelia Ségadé applique les standards Forbes, qui encouragent à créer une véritable connexion émotionnelle avec le client pour lui offrir un moment inoubliable. Une parenthèse bienfaisante, autant pour le praticien que pour la personne massée.

Prendre soin de soi

La relaxologue souligne l’importance de prendre soin de son propre corps lorsqu’on s’occupe de celui des autres. Ainsi, elle consulte régulièrement une chiropractrice pour réaligner ses articulations et, plusieurs fois par mois, elle reçoit des massages de la part d’un collègue, ou profite des bienfaits d’une piscine dynamique. Ces pratiques lui permettent de prévenir les crampes, tensions, douleurs, céphalées de tension et vertiges.

Se concentrer sur le moment présent

Pendant la réalisation de son massage, elle est en pleine conscience de l’instant présent. « Je réalise des massages profonds sur-mesure. Dès lors qu’il y a une contracture, je vais la masser jusqu’à ce que je sente que j’ai dénoué la tension. Cela m’aide car je sens les muscles sous mes doigts, ceux-ci se détendent au fur et à mesure. Je suis de fait satisfaite de l’efficacité de mon travail que le client ressent également. Pour moi, j’ai réussi ma mission ! » explique l’experte en massages.

Choisir des spas qui nous conviennent

Pour rester passionnée malgré les défis du métier de praticienne, Noelia Ségadé choisit avec soin les établissements où elle accepte de travailler en fonction de plusieurs critères. « Il est essentiel d’évaluer les conditions de la mission dans son ensemble. Par exemple, si l’on met beaucoup de temps à rejoindre la cabine, car il faut passer par le PC Sécurité, trouver une veste, puis, à la fin du soin, préparer le thé, accompagner à la piscine et refaire la cabine avec de nombreuses fioritures, tout cela pour être payé 80 euros pour deux heures de présence, cela revient à seulement 40 euros, sans compter le trajet aller-retour. Une rémunération de 50 euros dans un hôtel 4 étoiles est donc plus avantageuse et moins stressante. Le volume des commandes joue également un rôle important. Il faut prendre en compte l’ensemble de la situation, pas seulement le taux horaire. »

Il est essentiel d’évaluer les conditions de la mission dans son ensemble.

Les avantages du statut de free-lance

La praticienne nous explique qu’en maîtrisant les choses importantes, cela lui permet d’être épanouie. « Ce qui est plus facile en tant que free-lance ou chef d’entreprise comme dans mon cas. Il ne faut pas avoir peur, lorsqu’on en a la possibilité, de reprendre le pouvoir en choisissant des établissements et des conditions de travail que l’on peut adapter à soi. J’ai déjà eu peur de partir d’un établissement, mais j’ai toujours retrouvé mieux derrière ! » explique la praticienne.

Il ne faut pas avoir peur de reprendre le pouvoir en choisissant ses établissements.

Liberté d’organisation

Le statut de free-lance de Noelia Ségadé lui permet d’organiser son temps et ses disponibilités.

Choix des vêtements de travail

La praticienne est également libre de choisir les matières des tenues qu’elle porte pour effectuer ses soins.
Cela peut paraître anodin, et pourtant, cela a toute son importance pour la praticienne. « Certains uniformes de spa sont en bouteilles de plastique recyclées. Ce ne sont pas des matières agréables à porter. De fait, on ne peut pas effectuer certaines manœuvres de massage correctement si on est engoncé dans du polyester qui d’ailleurs sent mauvais très rapidement, je préfère le coton » explique-t-elle.

Choix des huiles de massage

La praticienne explique également qu’elle dispose d’une certaine liberté dans le choix de ses produits. « On est exposé quotidiennement aux produits. Et je n’ai pas envie d’absorber des produits chimiques sans cesse. A mon sens, l’huile doit être végétale. Je choisis l’huile de pépin de raisin par exemple car elle est naturelle, et qu’il s’agit d’une huile sèche » explique la praticienne.

Maîtrise de l’hygiène

Une bonne hygiène est indispensable lorsque l’on est au contact du public comme l’est une praticienne. Et pourtant, de nombreux établissements, d’après Noelia Ségadé, ne mettent pas à disposition des praticiennes les moyens nécessaires pour respecter les règles d’hygiène. « J’ai déjà contracté une maladie des ongles après avoir travaillé dans un palace. La spa manager n’avait pas acheté de savon et ne voulait pas qu’on en prenne dans les vestiaires, j’ai donc travaillé 6 heures en cabine sans avoir pu me laver les mains. Depuis ce jour, j’amène toujours mon savon bio avec moi. J’amène également ma petite enceinte lorsque la musique ne fonctionne pas. J’ai également avec moi ma tenue, mes lingettes désinfectantes… » détaille notre interlocutrice.
À savoir, Noelia Ségadé professionnalise les thérapeutes sur plusieurs aspects de leur métier : les règles d’hygiène, les postures, les codes du luxe… Elle propose aux spas manager des audits afin de faire monter en qualité leur spa et en compétences leurs équipes.

Crise du recrutement en spa

Le témoignage de Sophie Chicou, spa manager free-lance

Sophie Chicou

Sophie Chicou

C’est à la suite d’une reconversion professionnelle en 2015 que Sophie Chicou est devenue spa manager en free-lance dans un domaine hôtelier 4 étoiles dans le département du Gers (32). Avant cela, elle a travaillé plusieurs années dans des spas en tant qu’extra avant de devenir spa manager.

Le spa au sein duquel elle travaille aujourd’hui est composé de deux cabines et n’emploie que des praticiennes en free-lance au nombre de quatre. Sophie Chicou travaille également à domicile et au sein de son propre cabinet.

Spa manager en free-lance : un statut sécurisant pour débuter dans le massage

Son statut de free-lance, Sophie Chicou l’a obtenu après une proposition des propriétaires du domaine qui la connaissaient de l’époque où elle travaillait dans l’événementiel. Ces derniers souhaitaient ouvrir un spa dont ils ont confié la gestion de l’équipe à Sophie Chicou. C’était au début de sa reconversion. « Cela me convenait tout à fait. Cela me permettait de lancer mon activité de façon sécurisée. Ainsi, j’avais déjà une clientèle pour débuter » déclare-t-elle. La clientèle de l’hôtel du domaine bénéficiait déjà de soins dispensés en chambre. Il a donc été facile pour la spa manager d’acquérir une clientèle et donc de se dégager un salaire dès le début.

Travailler avec une équipe de free-lances fidélise les collaborateurs

La gestion de l’équipe se fait très facilement d’après Sophie Chicou. Elle ne se rend au spa que lorsqu’elle a des rendez-vous planifiés ou bien des rendez-vous avec la commerciale de la marque du spa. Cela fait trois ans que Sophie Chicou dirige l’équipe de praticiennes du spa. Et bien que ces dernières soient en free-lance, elles sont fidèles à l’établissement. « Mon équipe est stable. Il s’agit de free-lances expérimentées, âgées entre 30 et 50 ans. Pour le recrutement, nous avions publié une annonce sur le site du domaine, sur les réseaux sociaux et Indeed » explique-t-elle.

Une spa manager sur un pied d’égalité avec ses équipes

La spa manager explique qu’aucune différence n’est faite entre elle et les praticiennes. Elle est amenée autant qu’elles à se rendre en cabine pour un soin. La bonne entente permet de renforcer la cohésion d’équipe qui peut manquer dans certains spas, notamment entre les managers et les praticiennes. Afin de consolider les liens avec ses équipes, la spa manager organise des soirées en fin d’année.

Un planning adapté aux emplois du temps du personnel

Pour le planning, le domaine passe par la même application pour tous ses salariés. Lorsqu’un client réserve un soin, c’est la réception de l’hôtel qui inclut une plage de réservation dans l’application. Les praticiennes reçoivent alors une notification sur leur téléphone. La première à qui le créneau convient l’accepte. Ceci permet aux praticiennes d’organiser leur emploi du temps comme elles le souhaitent. « Lorsque l’une d’elles accepte le créneau, elle accepte de fait les autres soins qui peuvent être ajoutés avant ou après. Au-delà de deux soins, on passe à deux praticiennes. Elles acceptent ces conditions, cela leur convient » précise la spa manager. Ainsi, les praticiennes ne se déplacent pas que pour effectuer un seul soin. Elles sont rémunérées 40 euros de l’heure.

Un outil de communication simple : WhatsApp

On pourrait penser que gérer une équipe de praticiennes free-lances est difficile. Cela ne l’est pas lorsque l’on dispose de bons outils de communication en interne. Au spa du domaine pour lequel travaille Sophie Chicou, c’est simple. L’équipe communique via un groupe sur l’application WhatsApp. L’équipe du spa ainsi que celle de l’accueil de l’hôtel sont incluses dans le groupe.

Conseils aux spas managers qui peinent à fidéliser leurs équipes

De plus en plus de spas travaillent avec des équipes de praticiennes uniquement free-lances. Les praticiennes seraient davantage motivées dans leur travail car libres de gérer leur emploi du temps. Les praticiennes seraient probablement aussi mieux payées qu’en tant que salariées, selon notre interlocutrice.

Les praticiennes sont plus motivées lorsqu’elles sont libres d’organiser leur emploi du temps.

Le témoignage de Nell Foucal, spa manager

Nell Foucal

Nell Foucal

A la suite de son contrat d’alternance, Nell Foucal a été embauchée en tant que spa manager au sein du Spa Hysope de l’Hôtel Renaissance Paris Saint-Cloud à Rueil Malmaison il y a un an. Le spa de 200 m2 qu’elle dirige comprend trois cabines et un espace de détente avec hammam et sauna. La clientèle est mixte : à la fois hôtelière et extérieure.

Nell Foucal travaille avec deux praticiennes salariées qu’elle a recrutées au moment de sa promotion en tant que spa manager ainsi qu’une apprentie. Une praticienne free-lance peut également travailler ponctuellement au sein du spa.

L’humain avant tout

Bien qu’au début de sa carrière, la spa manager a conscience des difficultés du métier de praticienne. Comme elle nous l’explique, réussir à fidéliser et motiver son équipe passe avant tout par l’humain. « Il est essentiel de comprendre les besoins de son équipe. Il faut prendre le temps d’échanger avec les praticiennes. Une à deux fois par mois, je fais un point avec elles, aussi bien de façon individuelle qu’en équipe. Ces moments sont l’occasion d’avoir un regard sur nos avancées en tant qu’équipe mais aussi d’aborder les éventuelles difficultés qu’elles rencontrent, explique la manager. Ceci me permet de les aider s’il y a besoin d’une formation, s’il y a besoin de revenir sur une problématique afin d’établir une stratégie si la praticienne y est de nouveau confrontée… »
Nell Foucal estime que ses équipes font partie intégrante de la réussite du spa. Raison pour laquelle il est primordial pour elle d’échanger avec ses collaboratrices.

L’humain est la clé de la réussite du spa.

Des plannings adaptés

L’organisation des plannings au sein d’un spa peut causer des différends entre les équipes et le manager. Les horaires parfois tardifs ou les enchaînements intensifs de soins ont tendance à épuiser les praticiennes qui jettent bien souvent l’éponge. Ce pourquoi Nell Foucal fait preuve d’une grande vigilance. « J’ai conscience que le métier est très physique puisque je suis moi-même encore en cabine. Je fais toujours en sorte que chaque praticienne ait une heure de pause complète pour déjeuner. Je prévois toujours 15 à 20 minutes avant le début de leurs soins en début de journée afin qu’elles aient le temps de se changer. Je prévois ce même temps à la fin des soins afin que les praticiennes aient le temps de souffler et de refaire leur cabine sereinement. Je fais également en sorte qu’elles n’enchaînent pas plus de 4h30 à 5h maximum de soins car cela est très fatigant » détaille notre interlocutrice. Cela permet aux équipes de Nell Foucal d’être en forme et de tenir sur la durée.

Crise du recrutement en spa

La spa manager souligne l’importance d’alterner les types de soins dans le planning des praticiennes. Cela permet d’éviter qu’elles ne réalisent constamment des massages corporels appuyés et physiques, tout en leur offrant l’opportunité de mettre en pratique leurs connaissances et de s’épanouir davantage.

Des praticiennes bien formées

Lorsque les praticiennes qu’elle a recrutées ont intégré le spa, la spa manager a pris le soin de les former aux bonnes postures à adopter lorsque l’on effectue un soin. Ceci, afin de ne pas se blesser. Ce qui arrive fréquemment dans le milieu du spa. Nell Foucal met également l’accent sur les postures à privilégier pour soulager les articulations, le dos… « La position que je préconise est la position squat. Le soir, lorsqu’elles rentrent chez elles, je leur conseille d’effectuer des postures de yoga : chien tête en bas, posture de l’enfant…
J’inclus ces conseils dans le book de formation qui est remis aux praticiennes à leur arrivée » explique-t-elle. La manager estime que la prévention est moindre dans le métier de praticienne, ce pourquoi elle est autant attentive au bien-être physique de ses collaboratrices.
Ainsi, une à deux fois par semaine, avant le début de la journée, les praticiennes prennent dix à quinze minutes pour s’échauffer et s’étirer. Ceci leur permet de prendre l’habitude de le faire et de bien le faire. La prévention est essentielle et je pense que c’est cette absence de prévention qui fait que de nombreuses praticiennes cessent d’exercer » déclare la spa manager.

Une rémunération attractive

La rémunération est souvent une problématique pour les praticiennes qui sont généralement rémunérées au SMIC. Au Spa Hysope, les praticiennes sont commissionnées sur leurs ventes à hauteur de 10 % HT et 20 % à partir de 500 euros de vente HT. Les praticiennes sont également majorées sur les jours fériés et les dimanches.

Il faut une équipe solide pour faire fonctionner un spa

Une spa manager se doit d’être attentive aux chiffres et indicateurs relatifs au spa au sein duquel elle travaille. « Certes, il est nécessaire de penser aux chiffres. Mais on ne peut pas penser aux chiffres si tous les mois une personne de l’équipe quitte la société. On peut penser aux chiffres du moment que l’on a une base stable au niveau de l’équipe. C’est pourquoi nous prêtons une grande attention en premier lieu à notre équipe avant de penser aux objectifs chiffrés bien que cela soit important » explique Nell Foucal. Un raisonnement qui a du sens dans un secteur qui fait l’objet de nombreuses démissions.

Conseil aux spa managers qui peinent à fidéliser leurs équipes

La spa manager met l’accent sur un principe essentiel du métier : l’humain. Il est crucial d’avoir une sensibilité et un réel désir d’être à l’écoute des autres, ainsi qu’une reconnaissance, qu’il s’agisse de dire merci, féliciter ou encourager. La valorisation du travail, qu’il soit individuel ou en équipe, est également primordiale. « Même si cela peut sembler très français de trouver difficile de montrer et de dire ces choses importantes, c’est essentiel pour maintenir une équipe solide sur le long terme. Notre priorité est le bien-être des personnes. Comment peut-on apporter du bien-être aux clients sans prendre soin de ses équipes ? Cela n’est pas possible. Je reviens donc à l’importance de l’échange avec ses équipes, de leur écoute… Nous sommes dans un métier de contact dans le cadre duquel nous donnons beaucoup à l’autre autant physiquement qu’émotionnellement. L’humain est la clé du succès d’un spa » détaille la jeune spa manager.

La valorisation du travail est primordiale.

Conseil pour bien choisir le spa dans lequel travailler

La spa manager conseillerait dans un premier temps de comprendre l’entreprise où vous souhaitez travailler. Il est important de choisir une entreprise qui vous ressemble et qui partage les mêmes valeurs. « Ce sont ces paramètres qui vont permettre de vous retrouver dans votre métier. Choisir un spa pour son prestige, c’est bien, c’est valorisant. Mais il faut se demander si le spa correspond à votre vision » préconise la spa manager. Il est important de vous questionner sur ce dont vous avez envie, vos objectifs, pour que cela soit aligné avec l’entreprise pour laquelle vous travaillez.

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