LE DÉSASTRE BERBÈRE Pour cette nouvelle expérience, je m’oriente vers un spa haut de gamme situé au cœur d’un palace tunisien cinq étoiles. Lors d’une visite de repérage, le cadre et l’accueil me semblent tenir leurs promesses. Une hôtesse m’accompagne du lobby de l’hôtel jusqu’au spa situé en sous-sol et me fait visiter les lieux. Je découvre une splendide piscine intérieure autour de laquelle sont agencées de multiples cabines de soins en arc de cercle. La décoration est somptueuse, l’éclairage intimiste et judicieusement étudié pour mettre en valeur cet espace luxueux et zen. L’endroit est d’autant plus reposant qu’il est vide. Mais, je me dis que nous sommes en début d’après-midi, qu’il est sans doute un peu tôt et que les clients préfèrent venir plus tard. Mon hôtesse me donne la liste des prestations proposées et me précise que l’accès à la piscine est libre pour la clientèle du spa, ce que je ne manque pas de retenir car cette piscine est spacieuse, magnifiquement design et surtout hyper attrayante ! Je regarde brièvement la carte des soins et décide de prendre immédiatement rendez-vous le lendemain, pour un massage inédit, que j’ai très envie de découvrir, un massage aux compresses de sable chaud. Je reviens donc le lendemain toute guillerette en m’attendant à recevoir un superbe massage. Hélas, en arrivant sur place, l’accueil est beaucoup moins prestigieux et professionnel que la veille. On me laisse descendre seule au spa, ce qui ne me dérange nullement, mais une fois arrivée, je dois attendre de très longues minutes avant que les deux jeunes réceptionnistes ne daignent m’adresser la parole. Elles ne semblent pas vraiment débordées par le travail. Je leur décline alors mon nom et l’objet de ma visite, mais j’ai l’affreuse impression de les interrompre dans leur conversation et leur flagrante inactivité. Sur ce, l’une d’entre-elles me répond, sans grand enthousiaste, ni réelle empathie, bref à la limite de la discourtoisie, que je ne vais pas pouvoir effectuer mon massage, tant attendu, car ils n’ont plus de compresses de sable. Bien que nous soyons situés en bord de mer, ainsi qu’à proximité du désert, et surtout compte tenu du standing des lieux, cela me paraît inadmissible d’être en rupture de stock pour l’un de leur protocole signature. Et, c’est donc la mort dans l’âme, que je suis contrainte de choisir un autre massage, en l’occurrence le Berbère. Les deux jeunes femmes m’invitent à m’asseoir et me laissent encore attendre plus d’une dizaine de minutes, sans même avoir la délicatesse de me proposer une boisson ou de la lecture. Le cadre me semble alors subitement, certes classieux, mais extrêmement froid et sans âme. L’allure des deux jeunes hôtesses est très élégante avec un ensemble professionnel, mais leur attitude laisse clairement à désirer car je les entends papoter assez bruyamment et ricaner, ce qui est totalement inapproprié et bien peu professionnel. Après ce quart d’heure de grande solitude, qui m’est apparu comme une éternité, une esthéticienne vient enfin me chercher. Elle est tout aussi élégante et coquette que ses collègues de l’accueil. Nous entrons dans une vaste cabine de soin parfaitement équipée avec une immense douche à l’italienne. La couleur du linge me surprend un peu. C’est un jaune poussin assez vif, assez détonnant et absolument pas en harmonie avec le reste de la décoration du spa. Néanmoins, toutes les serviettes et autres draps de bain sont neufs et parfaitement clean. Mon esthéticienne m’invite à m’allonger sur le ventre après avoir enfilé un slip jetable. Jusque-là, rien à dire. Mais, en parfaite enquêtrice, j’observe que mon esthéticienne pose son téléphone portable sur la tablette jouxtant ma table de massage. Cela ne présage rien de bon, mais j’essaie encore de me persuader que tout va bien se passer… ! Une fois installée, je l’interroge sur ma prestation, c’est-à-dire leur massage Berbère. Cette dernière me rétorque qu’à trois ou quatre manœuvres près, il s’agit d’un massage californien relaxant. D’accord, d’accord, mais là on s’éloigne des mille et une nuits ! Ma praticienne commence alors son « soi disant massage de l’Orient », en utilisant une huile de pépins de raisin lambda et non de l’huile d’argan ou de jasmin, comme je l’espérais. Certains de ses ongles sont trop longs et m’éraflent régulièrement, ce qui est fort désagréable. Mais la jeune femme, tout comme ses deux collègues de l’accueil, est bien trop coquette pour accepter de se couper les ongles courts, bien que sa profession l’exige. Elle porte même un vernis rose moyen, ce qui n’est pas franchement très réglementaire. L’atmosphère musicale ne convient pas non plus. En effet, pour un massage oriental, la musique d’ambiance choisie est l’intégrale des valses viennoises, toutes les compositions de la famille Strauss au grand complet revisitées par André Rieu, le must ! D’ordinaire, j’apprécie la musique classique lors d’un massage relaxant et je n’ai rien contre « Le beau Danube bleu », mais là, force est de reconnaître que ce choix est plus que contestable pour accompagner un massage traditionnel Berbère, alors que la musique malouf est si belle. À l’image de toutes ces imperfections évidentes, ma prestation va être hyper décevante, car la dextérité de ma praticienne est très approximative. Sa posture est mauvaise, elle masse courbée en deux. Également, son attitude lors de mon retournement sur le dos, n’est pas professionnelle car elle ne tient pas la serviette et ne me recouvre pas avec. Je me retrouve donc seins nus, ce qui peut déranger franchement certaines clientes. Pour conclure, ma prestation de piètre qualité est de surcroît tout bonnement écourtée, puisque je suis rentrée en cabine avec dix minutes de retard et sortie avec cinq minutes d’avance. Faites le calcul vous-même, un quart d’heure en moins. Cela fait beaucoup pour un massage d’une heure ! L’huile employée est si lourde que je suis contrainte de me doucher. Je demande enfin si je peux passer quelques minutes à la piscine, mais mon esthéticienne me répond que non, car je ne réside pas à l’hôtel, alors que l’on m’avait annoncé hier le contraire. Merci bien ! Alors là c’est la totale ! Je me rhabille donc rapidement, je suis passablement agacée et je note au passage qu’il n’y a pas de siège pour m’asseoir. Avant de sortir du spa, je jette un dernier coup d’oeil à la jolie piscine. Après ce véritable désastre, je ne suis pas surprise de constater qu’il n’y a personne. En sortant, j’observe d’ailleurs trois esthéticiennes en train de buller avec mes deux bavardes de l’accueil. Pour parfaire ce tableau apocalyptique, si mon soin a été expédié, il n’en est pas de même pour ma facture, car je suis contrainte d’attendre près de vingt minutes (bien sûr sans me voir proposer de boisson de courtoisie) avant de pouvoir régler et obtenir une pièce justificative, alors que le spa et l’hôtel sont pratiquement déserts. Lamentable, je ressors énervée par ce contretemps (j’aurais préféré attendre en barbotant dans la superbe piscine du spa) et amèrement déçue par la piètre prestation reçue. Ma note 1/20 Mes commentaires Tout ce qui est décrit n’est pas concevable dans un tel lieu de grand standing. D’abord, il est impensable d’annoncer sur la carte des prestations que l’on ne peut pas proposer. Ensuite, l’attitude nonchalante du personnel est tout à fait inacceptable. En effet, Mesdemoiselles, on se doit de bichonner sa clientèle, à plus forte raison, lorsque l’on n’est pas débordée. De même, aucune raison d’écourter sa prestation ou de lui interdire l’accès à la piscine du spa qui est inoccupée. Je ne parlerai pas de la vente de produits totalement inexistante en post-soin, malgré le fait que ce superbe spa soit sous l’égide d’une grande marque cosmétique. À mon humble avis, rien ne sert d’avoir une multitude d’hôtesses et esthéticiennes, si celles-ci se contentent de parler entre elles. Elles doivent être re-canalisées et sans doute mieux encadrées. Également, les protocoles des soins signature et ethniques doivent être aussi retravaillés et mieux différenciés, car un massage berbère ne peut être décrit, à quelques manœuvres près, comme l’équivalent d’un massage californien relaxant… Pour conclure, un audit s’impose d’urgence, afin de remédier aux multiples imperfections nuisant gravement au bon fonctionnement de ce spa haut de gamme. LE BOUILLON DE CULTURE De passage à Rhodes pour raisons professionnelles, j’ai le plaisir de séjourner dans un superbe hôtel équipé d’un centre de thalassothérapie. Encerclé par le bleu de la mer, cet hôtel spa 5 étoiles incarne l’essence même du bien-être avec ses intérieurs délicatement aménagés. Le design moderne est exquis et très chic. De plus, les éléments naturels, ainsi que les produits de qualité utilisés, me séduisent immédiatement. Annoncé comme le plus grand spa de l’île avec ses 2 700 m² de superficie, je suis subjuguée par l’ampleur et la décoration des lieux. La réception du spa évoque à la fois la mer avec son architecture originale en forme de coquillage et ses rappels de décoration faisant référence à la Grèce antique. Dans ce royaume qui invite au rajeunissement et à la quiétude, l’on retrouve juste derrière la réception un espace sec avec de nombreuses cabines d’esthétique destinées aux masseurs, coiffeurs et maquilleurs professionnels, et dans l’espace humide, se trouvent sauna, hammam, et une grande piscine chauffée, avec jets multiples et lits hydromassants. À la jonction de ces deux univers, pas moins de quatre vestiaires (deux pour les femmes et deux pour les hommes) équipés de douches laissent présager d’un grand confort et d’un professionnalisme évident. Pour preuve, deux marques cosmétiques françaises de luxe référencées dans ce lieu haut de gamme. Bref, c’est donc en toute quiétude et avec un brin d’exaltation, que je m’apprête à bénéficier d’un massage de bienvenue offert à chaque résident de ce superbe hôtel. En arrivant à mon rendez-vous, avec cinq minutes d’avance par courtoisie, je rencontre une spa manager fort peu accueillante et surtout visiblement totalement débordée. Alors qu’il existe un questionnaire médical dont on retrouve de multiples exemplaires éparpillés sur le comptoir d’accueil, on ne me demande nullement de le remplir en attendant mon soin et on ne me pose aucune question sur mon état de santé ou mes préférences et habitudes bien-être. Pendant que la spa manager à la limite de la crise de nerfs réprimande deux de ses esthéticiennes, une troisième vient à ma rencontre et m’invite à la suivre en cabine. Elle est très souriante et tente d’instaurer tout de suite le dialogue avec moi dans un anglais hésitant. Mon massage relaxant sera sans grande surprise mais correct, dans une cabine peu spacieuse et très sombre. Mais surtout ma prestation va être expédiée à la vitesse grand « V » ! Moins de trente minutes chrono vont s’écouler entre mon entrée et ma sortie de l’espace soin. Puis, immédiatement après mon massage express, ma sympathique esthéticienne m’offre un jus de fruits. Et, sans me laisser le temps de le déguster tranquillement, elle me reconduit encore toute huileuse, mon verre à la main et mon peignoir à peine renoué sur mon maillot de bain, directement dans l’enceinte de la piscine intérieure. Je me retrouve là, abasourdie, assise sur l’un des transats de la piscine. Et, je réalise avec stupeur que dans ce parcours client mené au pas de course, aucune pause dans l’un des vestiaires n’est prévue. Ici, pas de douche obligatoire avant d’aller se baigner dans la piscine intérieure, alors même que notre corps est recouvert d’huile de massage. J’observe en effet qu’il en est de même pour tous les autres clients de ce spa. S’ensuivent alors des visions d’horreur, d’autant plus que l’eau de cette piscine est très chaude. J’imagine ainsi toutes les bactéries et autres miasmes, qui doivent proliférer dans ce « bouillon de culture », si aucun client ne se douche avant de s’immerger… ! Quel dommage car cette piscine en elle-même était agréable et parfaitement agencée avec un parcours aquatique et de superbes aquabeds très tentants. Ma note 5/20 Mes commentaires Bien que mon esthéticienne ait été très sympathique et visiblement bonne technicienne, l’organisation défaillante de ce spa a totalement détérioré ma prestation. Tout d’abord, le manque de courtoisie et l’agacement de la spa manager, puis son emportement envers ses collaboratrices en présence de la clientèle, étaient exécrables et déplacés. La prestation offerte semblait quelque peu bâclée et n’avait rien d’exceptionnel. Mais, le plus regrettable reste sans contexte le parcours client de ce spa de luxe, qui fait apparemment l’impasse sur la douche avant le passage dans sa piscine intérieure, pour des clients dont le corps est recouvert d’huile de massage. Bien que les vestiaires avec douche soient flambants neufs et nombreux, leur fréquentation paraît aléatoire et donc de ce fait non obligatoire, ce qui constitue un manquement grave aux mesures d’hygiène les plus élémentaires. Dans ce cas, malgré le massage de bienvenue offert, il n’est pas certain qu’une clientèle un tant soit peu regardante en matière d’antisepsie, ait vraiment envie de revenir… !