Par Galya ORTEGA.

On ne présente plus Jean-Louis Poiroux, Président de Cinq Mondes, tant il fait partie du paysage du spa ! Tout le monde pense le connaître et, pourtant, parlons-en, car les mystères et les étapes de sa réussite sont une source d’inspiration.

LES CLÉS DU SUCCÈS

Il semblerait que les clés du succès de Cinq Mondes résident à la fois dans le tempérament créatif de Jean-Louis Poiroux, une sensibilité et une intuition ouvertes sur la sensorialité. Dès sa prime jeunesse, une grand-tante le massait régulièrement et, dans le jardin familial, il profitait des fragrances des fleurs et aromates. Ces deux sens du toucher et de l’olfactif ont été au cœur du développement des Spas Cinq Mondes 20 ans plus tard.

Jean-Louis Poiroux

Jean-Louis Poiroux

LA GENÈSE D’UN PARCOURS

Jean-Louis Poiroux a passé son enfance en Vendée, à la Roche-sur-Yon. Rien ne le prédisposait apparemment à développer des spas, avec des parents enseignants. Mais il était passionné de lecture, en particulier de livres de voyages. Ses parents avaient le goût des centres thermaux où ils allaient chaque année. Cela a déclenché une curiosité pour les eaux thermales, les eaux chaudes, les différents bassins de différentes températures.

Côté études, il a fait un parcours classique en Vendée et, à 17 ans, il est parti à Nantes pour deux ans en classes préparatoires où il affectionne les langues étrangères et, de là, il a intégré HEC Paris.

De cela, il dit retirer deux éléments fondamentaux : d’un côté, un parcours d’excellence dans les études et l’apprentissage avec une grande soif de connaissances et, de l’autre côté, un attrait pour les voyages lointains.

LONDRES, UNE PÉPINIÈRE D’INSPIRATIONS

En sortant de HEC, il est recruté par L’Oréal, ce qui lui a permis d’asseoir ses compétences et sa passion pour la beauté et le bien-être. Très rapidement, il est nommé à Londres, et c’est là que les choses se sont clarifiées dans son destin. Il y suivit des cours d’aromathérapie et sur les huiles essentielles, les fleurs de Bach et découvre dans le quartier indien de Bayswater la médecine ayurvédique et les massages. Ce fut le germe d’une vocation qui a trouvé sa forme par la suite. Il est resté 10 ans chez L’Oréal, visitant pour le développement des produits bon nombre de pays, ce qui lui permit d’explorer les comportements des traditions dans l’univers du bien-être et de la beauté. À l’issue de ce temps, il a été approché par la marque suisse d’horlogerie de luxe Tag Heuer.

LA SUISSE ET LA CULTURE DU LUXE

En Suisse, il fit l’apprentissage des codes du luxe, jusque dans l’architecture des boutiques, les relations de presse, le sponsoring. Tout autant d’éléments qui lui seront très utiles quand le temps de Cinq Mondes sera venu. Deux ans plus tard, Tag Heuer changeait de direction. Il était temps pour Jean-Louis de prendre son envol pour faire son tour du monde qui fut son expérience initiatique !

DES DÉBUTS PROFESSIONNELS QUI POSENT LES BASES

« C’est donc en 1999 que j’ai synthétisé toutes les idées autour d’un lieu dédié au bien-être.
À travers mes deux premières expériences professionnelles au cours de mes voyages, je voyais des spas de conceptions différentes et je ne les trouvais pas tout à fait aboutis. Aux USA, ils étaient trop « industriels » et au Japon, il y avait des spas de 2 000 m² où la fréquentation était faible et où il y avait très peu de liens avec la beauté et les cosmétiques. Je me suis dit : “J’ai une expertise en cosmétiques, je sais construire des lieux avec une architecture et un esprit”. Par ailleurs, j’ai un attrait depuis des années pour les médecines traditionnelles. Évidemment, c’est une manière de rationaliser a posteriori mais il y avait en moi une vague créative et, du coup, j’ai écrit une dizaine de pages en 1999 qui projetaient les dix premières années de Cinq Mondes avec un grand niveau de détails. À cette époque, j’ai fait une méditation, et je m’en suis réveillé avec le nom : “Cinq Mondes”. Je me suis précipité à l’INPI pour vérifier que cette marque était libre. J’avais également prévu les premiers noms des produits cosmétiques (crème universelle, pâte de fleurs…). C’est assez étonnant de constater ensuite que l’esprit infuse et libère une créativité qui est un peu clairvoyante. »

LE TOUR DU MONDE POUR CONDENSER TOUS LES SAVOIRS

Avec sa femme Nathalie, ils partent pour un voyage qui va durer un an afin de découvrir les grandes traditions de bien-être de la planète : l’Inde, le Japon, la Chine, la Thaïlande, l’Indonésie et le Maroc. Jean-Louis explore les pharmacopées de chaque pays, les rituels de bien-être et de beauté, les approches médicales, les comportements des habitants par rapport aux sujets qui le passionnaient. Ils restèrent longtemps dans chaque pays, suivant des formations approfondies, rencontrant des maîtres et appréciant au travers de ces connaissances les équilibres subtils du corps et de l’esprit. L’enjeu était de s’imprégner totalement de ces savoirs pour inventer un modèle pour un spa français qui serait un nouveau temple du bien-être et de la beauté holistique.
« C’est une vraie fierté d’avoir réussi à condenser tous ces savoirs, tous ces apprentissages que j’ai faits autour du monde : massage ayurvédique, nuad bo’rarn, shiatsu, kobido et de les concentrer ensuite dans un concept de wellness unique. »

Un voyage d’un an pour découvrir les grandes traditions bien-être de la planète

RÉAPPRENDRE À RESPIRER

« Quand j’étais chez Tag Heuer en Suisse, j’ai eu l’intuition qu’après le massage et l’aromathérapie, le chaînon important entre le corps et l’esprit était la respiration. J’ai découvert par hasard une affiche de l’Association Art of Living où il était inscrit : “Réapprenez à respirer”. J’ai suivi le stage qui a été une révélation sur le pouvoir de la respiration. Quinze jours après, j’ai demandé à Nathalie, ma femme, de venir en Suisse et j’ai refait le stage avec elle. C’était un stage de Kriya Yoga, respiration et méditation. J’ignorais totalement ce qu’était un Swami ou un maître indien, je l’ai découvert à cette occasion. En commençant mon tour du monde, j’ai vu que Sri Ravi Shankar, le fondateur de l’Association Art of Living/Art de Vivre avait un ashram au Canada. Nathalie et moi avons commencé notre tour du monde par une retraite de yoga, de méditation et de silence. Ce fut ma première vraie rencontre avec l’état de méditation. L’expérience fut très forte et je la renouvelai tous les ans par la suite. Sri Ravi Shankar nous a proposé de le rejoindre six mois plus tard en Inde à son Ashram et nous avons fait une autre retraite de yoga, méditation, respiration. »

L’OUVERTURE DU PREMIER SPA CINQ MONDES

Nous étions en l’an 2000 et les spas n’existaient pas vraiment en France. 15 mètres et une superficie de 500 m² donnant directement sur le Square Louis Jouvet, une place piétonne d’un calme absolu, voici le premier Spa Cinq Mondes.
Au lieu de faire des « escales de soins », Jean-Louis a créé les premiers « rituels de soins », au lieu de développer des « cabines » de soins, il développe des « suites de soin », nommées « Suites de Félicité à Deux » pour les couples. Les esthéticiennes sont nommées « praticiennes de soin » ou « spa thérapeutes ». C’était une toute nouvelle manière d’aborder la beauté et le bien-être. Cinq Mondes s’est affranchi des habitudes de l’époque et a défini les menus de Rituels de Soins, la sémantique, ainsi que la référence permanente aux médecines traditionnelles. Jean-Louis avait la certitude que ce lieu devait avoir comme fil conducteur la connexion particulière avec le corps, la conscience et le soi profond. Sa motivation était d’apporter une oasis de paix intérieure.

À sa création en 2000, Cinq Mondes s’est affranchi des habitudes de l’époque

DES PRODUITS EFFICACES ET SENSORIELS

Toute la cosmétique Cinq Mondes est un vrai succès depuis l’origine. Ce succès tient grâce à la cohérence du concept, grâce aussi à un vrai savoir-faire, des brevets déposés pour des actifs et une recherche incessante des besoins de la clientèle qui a beaucoup évolué dans ses attentes depuis l’avènement des spas. Néanmoins, au-delà de ces éléments que chacun peut constater, Jean-Louis Poiroux nous précise : « J’ai beaucoup travaillé sur les galéniques, sur la fidélité aux recettes ancestrales et aux plantes qui sont une passion pour moi. En Chine, par exemple, j’ai exploré la phytothérapie et l’herboristerie chinoise qui sont très pointues. Plus j’étais proche des recettes d’origine et plus le produit était réussi. J’avais le choix d’éliminer les défauts de la recette ancestrale et il fallait que je trouve les nouvelles galéniques et les effets nouveaux ».

La création du démaquillant

« À Bali, j’ai observé que les danseuses balinaises avaient des maquillages très épais, très couvrants. Elles utilisaient une préparation avec du beurre de mangue et de l’huile de fruit de la passion pour éliminer ce maquillage très couvrant. C’est ainsi que j’ai créé la « Pâte de Fleurs », un démaquillant très proche de la recette balinaise et efficace même sur des maquillages waterproof ».

La création du gommage corps

« Sur l’île de Java, je suis allé dans des pharmacies herboristes où j’ai découvert le Boreh, une préparation avec de la cannelle, de la girofle et du sel. C’était un exfoliant naturel pour le corps auquel il fallait ajouter du lait. Nous l’avons essayé avec Nathalie à l’hôtel où nous étions. C’était un excellent gommage mais qui ruinait littéralement la salle de bains ! J’ai ajouté de l’huile de vanille naturelle et de la cire de carnauba pour que la texture reste épaisse.
Finalement, je n’ai pas fait de « gammes » de produits avec un lait, une lotion, une crème… J’ai fait DES produits, chacun fidèle à une recette en l’améliorant et en la transformant. J’ai créé une “Pluie de Fleurs”, une “Pâte de Fleurs”, un “Onguent aux 7 Plantes Chinoises”. »

LES BREVETS ET RÉCOMPENSES

On ne crée pas une marque et des produits sans déposer de brevets ! Depuis presque 20 ans, une dizaine de brevets ont été utilisés dans les innovations cosmétiques de Cinq Mondes. Le dernier en date concerne une plante qui pousse sur l’île d’Okinawa au Japon, le géto. C’est à Okinawa qu’on vit le plus longtemps sur la planète, tous les centenaires de l’île ont l’habitude d’utiliser le géto en cosmétique ou dans leur alimentation. Cinq années de recherche et un brevet prouvent que le géto augmente le taux de collagène dans le derme en 8 jours de 54 %.
Les produits Cinq Mondes ont déjà reçu quatre Oscars des Cosmétiques, six Victoires de la Beauté, trois Prix Marie France de la Beauté…
Des récompenses pour les spas eux-mêmes ont également été décernées. Dès 2005 à Monaco, Cinq Mondes a reçu le « Meilleur Concept de Spa d’Europe », en 2010, le prix du « Meilleur Spa d’Europe » pour le Spa Cinq Mondes du Monte Carlo Bay. Le Spa Cinq Mondes du Beau Rivage Palace à Lausanne est cité parmi les « 10 plus beaux spas du monde » dans le magazine Forbes.

Monte-Carlo Bay

Monte-Carlo Bay

L’ÉVOLUTION DU BIEN-ÊTRE

Jean-Louis est très clair, pour lui l’avenir est dans l’authenticité et la crédibilité, il a toujours dit : « La santé est le but ultime du spa ». Les spas intégratifs se développent de tous côtés avec plus ou moins de valeur et de sérieux. Cinq Mondes a actuellement deux spas pilotes sur ce thème au Beau Rivage Palace à Lausanne et au Long Beach à l’île Maurice, de véritables wellness retreat.

UNE EXPÉRIENCE SPA RÉUSSIE

« Pour moi, une expérience spa est réussie avec un vrai service. Trois éléments sont à l’unisson :
– une excellente prise en charge du client avec des questionnaires de santé, de bien-être, les préférences,
– une homogénéité des soins prodigués dans le spa avec le résultat beauté qui en découle. Lorsqu’on crée un spa, on est confronté à cela et tout repose sur la formation qui permet de mettre tout le monde dans une homogénéité de pratique,
– une routine beauté à la maison guidée par le spa. »

LES SECRETS D’UN SPA RÉUSSI ET RENTABLE

« Cela se traduit par trois dimensions qui se complètent :
– Une véritable diversité des soins. Un des gros défauts des spas, surtout hôteliers, est de faire du massage à la chaîne. Ce type de pratique ne démontre pas la diversité des offres pour le client qui ne revient pas pour découvrir d’autres soins et cela épuise les spa praticiennes.
– Une carte proposant de beaux soins massages du visage. Outre le fait que ce sont de véritables soins de relaxation comme le kobido, ces soins ont des résultats beauté spectaculaires. Ils nous permettent de vendre ainsi en moyenne deux produits par soin visage réalisé.
– L’écologie du personnel qui, non seulement pratique sans se lasser des soins variés, mais garde de l’énergie pour faire un vrai conseil aux clients et réussir les ventes.
Avec ces principes, nous avons un taux de remplissage de nos spas de 95 %. »

LE PROCHAIN OBJECTIF DE JEAN-LOUIS POIROUX

« Mon objectif est de toujours créer les plus beaux spas de la planète. Nous sommes en train d’ouvrir un spa d’exception au Club Med des Seychelles ! Mon conseil : voyagez et allez dans le plus de spas possibles pour vous construire une culture de ce métier. »

Mon objectif est de créer les plus beaux spas de la planète !