Par Galya ORTEGA.

Ce soin très spécial se pratique en piscine chauffée à 34°. C’est à la fois un massage et un soin psychocorporel très prisé mais qui exige une véritable expertise…

UN SOIN AU FIL DE L’EAU

À l’origine, le watsu est défini par son nom qui est la contraction des mots « water » (pour l’eau) et « shiatsu » : une sorte de shiatsu dans l’eau. Il est apparu aux USA dans les années 1980 et Harold Dull en fut le promoteur. La méthode a beaucoup de succès et se répand dans les spas et les sources thermales américaines, puis se diffuse en Europe à partir de l’an 2000.

Du Japon à l’Amérique

C’est avec le shiatsu, massage japonais, que le watsu s’est développé en priorité. Pourquoi ? Parce que le shiatsu procède techniquement par pressions sur des tsubos (des points d’énergie) et qu’il est plus facile lorsque le corps flotte dans l’eau d’agir plus par pressions que par pétrissages ou brossages. C’est au fil du temps que la technique du watsu elle-même s’est transformée en intégrant ce qu’on a appelé le « massage aquatique ». C’est ainsi que dans les années 70-80, le watsu est arrivé en Californie avec son aura holistique, orientale, asiatique, ses bénéfices psychocorporels. Avec le temps, les pays et les recherches thérapeutiques ont fait évoluer ce soin si particulier.

DESCRIPTIF DU WATSU

Le thérapeute et le client sont dans l’eau. Selon les praticiens, il peut y avoir quelques instants préliminaires pour apprivoiser l’eau. Puis le praticien glisse sous la nuque et sous les chevilles du client des petits flotteurs afin qu’il s’abandonne à la flottaison. Pendant quelques instants, il décrit quelques volutes, comme une danse dans la piscine. Le praticien tire (avec douceur) les bras, les jambes, la tête afin d’aider à ces mouvements. En soi-même, cette étape est très agréable et produit un état psychique très particulier chez le receveur. Mais le soin peut être plus riche et cela dépend de la compétence et de la créativité du praticien. Il peut y avoir du shiatsu, parfois de l’ostéopathie, du massage, de la sonothérapie, ou encore un travail spécifique avec les femmes enceintes.

Plus qu’un massage…

Le fait d’être en flottaison et de bénéficier de la souplesse de l’eau est le premier bénéfice. On peut ainsi soulager des personnes handicapées, en souffrance physique. On peut aller plus loin dans le traitement. Par exemple, le réajustement articulaire dans une séance d’ostéopathie aquatique est très efficace. Mais attention, cela ne s’improvise pas. C’est une vraie compétence qui implique une formation sérieuse et experte.

Lorsque la mémoire se libère…

En revanche, il y a un autre axe d’expérience au cours d’une séance de watsu. Le fait d’être plongé dans l’eau chaude en toute fluidité active la mémoire cellulaire de traumatismes souvent non verbale. Ce lâcher-prise intense permet à la mémoire de se libérer, tout revient en conscience et la guérison peut se produire.

Le watsu, la profondeur des eaux primordiales

Des clients font de véritables thérapies avec le watsu en choisissant un psychothérapeute qui pratique dans l’eau et offre des accompagnements à des clients en demande. Les spas proposent de plus en plus des séances de watsu. La difficulté est la piscine qui doit être très chaude et silencieuse. Ce n’est pas très fréquent.

Le fait d’être plongé dans l’eau chaude active la mémoire cellulaire, tout se libère

La régression jusqu’à la vie intra-utérine

Il arrive que certains clients, au cours de leur séance, revivent des mémoires de leur vie intra-utérine. On le sait, beaucoup de personnes ont des souvenirs enfouis d’évènements passés durant la grossesse de leur mère. Libérer cette mémoire est parfois difficile et en tout cas souvent compliqué car les souvenirs ne sont pas toujours heureux. C’est une expérience à aborder avec des pincettes. Attention, fondamentalement, ce n’est pas le rôle des spas de proposer ce type d’expérience qui relève plutôt de la thérapie, avec un encadrement précis, concret et expert. La formation à ce type d’approche, la bonne volonté, et l’amour de l’autre ne suffisent pas. Se libérer des traumatismes n’est pas toujours positif. Cela ne produit pas toujours du bien-être !
Or, les soins en spa, surtout de la manière dont ils sont en train d’évoluer avec la sonothérapie, la méditation, sont parfois sur le fil du rasoir de certains états de conscience qui, pour produire un vrai bien-être profond, peut réveiller des blocages.

Les dangers du watsu

Le watsu est un soin très puissant qui libère des traumatismes invisibles, même pour un thérapeute aguerri. Dites-vous bien que quelqu’un peut avoir une maladie mentale ou un traumatisme et rien ne se voit extérieurement. Le client reçoit sa séance qui est très efficace et le blocage se libère et alors il « décompense », c’est-à-dire qu’il ne ne peut plus compenser. Il peut entrer dans une sorte d’enfer de souffrance : devenir violent avec quelqu’un ou se retrouver confronter avec son trauma bien enfoui sans réagir… Et le praticien de watsu ne peut rien faire, à moins qu’il n’ait une vraie formation de psychothérapeute. Il faut être conscient de cela. Ne négligeons pas néanmoins que le watsu peut avoir un vrai intérêt thérapeutique.

LA FORMATION

Des écoles de formation au watsu se développent de plus en plus en France. Deux orientations sont intéressantes.

La première voie est celle de la libération et du plaisir, de la même manière qu’on va nager avec les dauphins. C’est un courant qui vient du new âge. On accède à des dimensions subtiles de l’être humain, le contact avec l’eau dans cet abandon déclenche des sentiments d’euphorie. Et ne négligeons pas les effets physiques et physiologiques concrets où le corps peut libérer des tensions sans résistance. Si ces écoles de formation sont claires avec leurs objectifs et avec leurs limites, c’est excellent.

L’autre voie est celle des dimensions psychologiques enfouies et bloquées. Et ce domaine est exceptionnel lorsqu’on le maîtrise.

Il s’agit de deux voies différentes qui requièrent des compétences différentes. Ces écoles existent. Il s’agit de faire ses choix sans se laisser tromper par une pratique séduisante mais dangereuse lorsqu’on n’en maîtrise pas les effets secondaires.

DU MASSAGE AQUATIQUE À LA SONOTHÉRAPIE

La base du watsu est simple. Mais c’est un soin qui a tellement de succès qu’au fil du temps, des variantes de grande valeur se sont créés.

Le watsu, la profondeur des eaux primordiales

Le Spa Clemens à Paris propose du watsu, du massage aquatique en solo ou en duo, du massage flottant pour les femmes enceintes, de l’ostéopathie aquatique, de la sophrologie aquatique, de la réflexologie plantaire aquatique, et des soins aquatiques pour parents et enfants. Quel choix ! J’y suis allée et c’est de grande qualité.
J’ai également reçu un watsu de très bon niveau avec une expérience hors du commun à la Thalasso de Djerba en Tunisie.
J’ai également reçu un soin aquatique dans l’eau avec des bols chantants dans une thalasso en Italie.
Bref, il n’est pas compliqué de recevoir un bon massage aquatique ou un watsu. Chaque praticien peut y ajouter sa signature lorsqu’il dispose d’une compétence complémentaire, sonothérapie, hypnose, ou autre. Le tout étant de se renseigner sur la qualité « à large spectre » du praticien.

Avec des compétences complémentaires, chaque praticien peut ajouter au watsu sa signature

LE WATSU JUBILATOIRE

Ce jour-là, j’étais en vacances en Italie dans une thalasso où une experte en watsu proposait ses services. J’avais eu un grave accident et je ne supportais pas qu’on me touche. J’étais dans un état de grande vulnérabilité. Même pour le watsu, je n’étais pas enthousiaste. Mais, je me suis laissé convaincre par Raffaella qui était très respectueuse et subtile.
Me voilà épousant l’eau, apprivoisant le contact et glissant progressivement. Avec douceur, Raffaella m’a accompagnée jusqu’à ce que je sois allongée totalement avec un mini coussin sous la nuque.
La danse commença et les volutes que mon corps décrivait ressemblaient à un doux massage aquatique. Les vaguelettes me frôlaient, caressantes.
Raffaella conduisait mes déplacements à la surface de l’eau, appuyait en douceur sur une épaule pour faire lâcher sa résistance, ou bien mobilisait plusieurs fois ma hanche pour en tester la souplesse…

Les bols entrent dans la danse

Passés les préliminaires, elle alla chercher ses bols tibétains qui attendaient sur le bord de la piscine. Raffaela posa un bol sur mon plexus solaire et un autre sur mon pubis afin de stimuler mon premier chakra. Par cela, elle mettait en relation les émotions et le principe d’incarnation. Après l’épreuve de souffrance physique que je venais de traverser, je comprenais qu’un « nettoyage » était en cours, suivi d’une régénération.
Elle tapa les bols de son maillet et tout se mit à sonner. J’étais dans l’eau et il me semblait que l’eau vibrait tout autant que mon corps. Je ne faisais aucun effort. L’abandon était total. Des mini-sursauts internes parcouraient ma colonne vertébrale et de douces vagues agitaient mes muscles.
Tout à coup, je sentis quelque chose de différent survenir. C’est comme si toute l’eau s’était mise à chanter. Le son entrait tout particulièrement dans mon dos. Je pris alors conscience que Raffaella avait mis un grand bol sous l’eau à la hauteur de mes reins et qu’elle était en train de le faire sonner.
Je vis surgir alors en moi une émotion dont tout mon être se souviendra à jamais : une joie intense comme un orgasme cosmique envahit toutes mes cellules. Des larmes de joie ruisselaient sur mes joues. Je n’étais que gratitude envers la Vie.

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