Par Doriane FRÈRE. Selon les recherches menées par la Harvard School of Public Health, une bonne nuit de sommeil est la clé pour rester en bonne santé. D’après une enquête menée du 1er au 3 mars 2022, par l’IFOP, 7 personnes sur 10 ont déclaré avoir rencontré des problèmes de sommeil. Le sommeil représente donc un secteur pertinent à exploiter pour les spas et les centres thermaux. Entretien avec la Docteure Rim Savatier, médecin spécialiste du sommeil à l’Hôpital Privé d’Eure et Loire, et Séverine Gauthier, directrice des Thermes de Jonzac de la Chaîne Thermale du Soleil. UN SOMMEIL MOINS LONG ET DE MOINS BONNE QUALITÉ Le temps de sommeil nécessaire pour être en forme dépend de chaque personne. En moyenne, il est aux alentours des 7-8 heures. Les petits dormeurs vont avoir besoin d’environ 4-5 heures de sommeil. Dans ce cas, c’est génétique, ces personnes sont programmées ainsi. Les grands dormeurs vont avoir besoin de 9-10 heures de sommeil. Aujourd’hui, on a tendance à s’apercevoir que l’on dort de moins en moins longtemps et de moins en moins bien. En une cinquantaine d’années, nous avons perdu 1h30 de sommeil, ce qui est très important. LES PRINCIPALES CAUSES DU MAUVAIS SOMMEIL Les causes d’un mauvais sommeil sont nombreuses, comme l’explique la Docteure Rim Savatier. Le problème des troubles du sommeil est également universel. La construction du capital sommeil dès l’enfance « En premier lieu, le sommeil que nous avions pendant notre enfance et/ou adolescence peut influer sur le sommeil que nous avons aujourd’hui. Ainsi, l’enfant d’une personne insomniaque a plus de probabilités de devenir lui-même insomniaque. Ce n’est pas un facteur d’hérédité mais de programmation. Lorsqu’un bébé naît, il va avoir, en général, un rythme de sommeil discontinu : 2 heures de sommeil, 2 heures éveillé, ainsi de suite, ce qui est normal. Puis, en grandissant, son rythme de sommeil va se structurer, notamment en fonction des interactions maternelles. Petit à petit, cela va également se structurer en fonction de la prise de rythme de la vie normale : se réveiller le matin, prendre le petit-déjeuner, aller à l’école, etc. Enfin, cela va se maintenir en fonction des habitudes prises. Lorsque ces enfants grandissent dans un milieu familial avec des difficultés, cela va impacter leur rythme à eux. » Nous construisons donc notre capital sommeil dès notre plus jeune âge. Le rythme de vie et le sommeil Rim Savatier explique également que le rythme de vie a également un fort impact sur la qualité du sommeil. « Notre rythme de vie actuel, aussi bien professionnel que personnel, influe sur notre sommeil. Cela concerne les personnes qui travaillent de nuit ou bien celles qui se réveillent la nuit à cause, par exemple, de problèmes de santé. Aussi, les personnes vivant loin de leur lieu de travail se lèvent plus tôt et se couchent plus tard, par rapport à leurs besoins. La vie sociale et la vie familiale sont également des éléments à ajouter à tout cela. » L’âge et le sommeil Par ailleurs, nous vieillissons : « Le sommeil vieillit avec nous, à partir de 30 ans. Plus la personne avance dans l’âge, plus elle va avoir des réveils la nuit et avoir un sommeil léger. Chez les personnes âgées, certaines sont confrontées à un problème de cataracte, ce qui entraîne une baisse de stimulation de la glande pinéale, glande qui produit la mélatonine, l’hormone du sommeil ». Le stress, le Covid et le sommeil Le stress agit de façon néfaste sur notre sommeil : « Il est vrai que le Covid, et notamment le premier confinement, ont eu de lourdes conséquences sur le sommeil. En effet, les synchroniseurs tels que le fait de se réveiller, d’aller faire ses courses, son sport, etc., ont été perturbés. Ces synchroniseurs se sont perdus, ce qui a participé à la fragmentation du sommeil. Le stress de façon générale est un important facteur d’insomnie. C’est bien pour cela qu’à la veille d’un examen par exemple nous dormons mal. Cela reste néanmoins une insomnie réactionnelle, de courte durée. Cela devient problématique lorsque cette insomnie est récurrente. L’atmosphère anxiogène dans laquelle nous avons vécu a eu elle aussi un lourd impact sur le sommeil. Le nombre de consultations pour l’insomnie, et particulièrement l’insomnie psychophysiologique, a explosé. Malheureusement, il n’y a pas d’études concrètes dans ce domaine pour le démontrer au travers de chiffres. Par ailleurs, plus récemment, c’est la guerre en Ukraine et l’augmentation exponentielle du coût de la vie qui influent négativement sur le sommeil, à cause du stress que cela engendre » détaille le Dr Savatier. Lorsque l’on souffre d’insomnie s’ajoute l’angoisse de la nuit… Les écrans et le sommeil Nous vivons dans une société de plus en plus connectée et les écrans représentent une menace pour la qualité du sommeil. « Les impacts sont multiples, à commencer par notre sécrétion de mélatonine, l’hormone du sommeil. Cette dernière se déclenche dès lors que notre cerveau reçoit moins de lumière bleue. Cependant, l’utilisation le soir des écrans, et particulièrement des smartphones, tablettes et ordinateurs, va ralentir la sécrétion de mélatonine. La mélatonine permet de mettre le corps dans des conditions adéquates pour le sommeil. Elle a également pour rôle de stabiliser les différents stades du sommeil. À cause de cela, nous voyons apparaître des insomnies d’endormissement avec des personnes qui s’endorment plus tard et qui vont en plus avoir un sommeil fragmenté. » Par ailleurs, le Dr Savatier explique son étonnement de recevoir de plus en plus en consultation des adolescents. « À la consultation, je pensais ne voir que des adultes. En réalité, je compte des adolescents et jeunes adultes parmi mes patients. En effet, aujourd’hui, la plupart des devoirs sont à faire en ligne. De ce fait, certains jeunes vont s’exposer aux écrans jusqu’à tard le soir, ils vont donc rencontrer des difficultés pour s’endormir. Ils s’endorment tard, n’auront pas la quantité suffisante de sommeil et vont donc somnoler au lycée ou au collège. » Les autres facteurs D’autres facteurs peuvent influer sur le sommeil. Aussi basiques soient-ils, ils ne sont pas à négliger. « Dormir dans un environnement bruyant ou très lumineux ne favorise pas un bon sommeil. Excepté pour les cas de somnambulisme, il est conseillé de dormir dans une chambre plongée dans l’obscurité la plus totale possible. Il est également recommandé de ne pas être exposé à une pollution sonore. Il est préférable de dormir dans une pièce à environ 18-19°C. Les excitants qui peuvent être consommés dans la journée comme le café et le sucre sont à éviter dans l’après-midi » conclut le Dr Savatier. LES PRINCIPAUX TROUBLES La plupart des maladies du sommeil concernent les insomnies. « L’insomnie représente 50 à 60 % des maladies du sommeil prises en charge. » Rim Savatier détaille les causes qui peuvent être induites à l’insomnie. « Elle peut être issue de plusieurs origines. Parmi elles, on peut retrouver les maladies neurologiques, les douleurs physiques, les personnes souffrant du syndrome de jambes sans repos ou d’apnée du sommeil. Nous identifions également les insomnies psycho-pathologiques, insomnies liées aux mauvaises habitudes ou aux chocs psychologiques, provoquant l’insomnie, qui a perduré par la suite. Nous retrouvons, comme évoqué plus haut, les maladies du sommeil physiques telles que l’apnée du sommeil, ce qui a des répercussions sur la qualité du sommeil et la santé. Le syndrome de jambes sans repos est une maladie neurologique peu connue. Cela se traduit par des sensations inhabituelles dans les jambes, notamment lorsque l’on est au repos et qui sont soulagées par le mouvement, pouvant induire des difficultés d’endormissement et un sommeil fragile. L’insomnie aiguë s’installe subitement à la suite d’un événement, cela cause des difficultés pour s’endormir, des réveils dans la nuit ou bien très tôt le matin. Une insomnie aiguë peut devenir très facilement une insomnie chronique. L’insomnie chronique est présente depuis au moins trois mois et revient régulièrement dans la semaine. » LES CONSÉQUENCES D’UN MAUVAIS SOMMEIL SUR LE CORPS Vous le savez, les conséquences presque immédiates d’un mauvais sommeil sont la mauvaise mine, les traits tirés, les poches sous les yeux, la fatigue et la somnolence dans la journée. Mais si l’insomnie s’installe et n’est pas traitée, ces conséquences peuvent être plus lourdes. « Petit à petit, avec l’ancienneté des troubles du sommeil, vont s’installer d’autres symptômes, notamment la somnolence qui va devenir de plus en plus importante. Des troubles de la concentration ou de la mémoire, de l’irritabilité, des problèmes familiaux ou socio-professionnels, des accidents de travail ou de vie peuvent également survenir. En fonction de certaines pathologies, des conséquences cardiovasculaires, endocriniennes, ou sur le poids sont possibles » explique le Dr Savatier. LES FEMMES, PRINCIPALES VICTIMES DES INSOMNIES Les femmes sont les principales victimes des insomnies. « Elles souffrent en effet d’insomnies chroniques car elles ont beaucoup de choses à gérer. Les femmes qui ont des enfants vont avoir également ce facteur aggravant des troubles du sommeil. Elles sont également sujettes aux insomnies psycho-physiologiques au fur et à mesure qu’elles avancent dans l’âge. Il s’agit souvent de personnes qui ont un historique d’insomnies accumulé depuis de longues années, qui n’a pas été suffisamment pris en charge. Ou bien, il peut s’agir de personnes qui ont eu des médications pour le sommeil pendant des années et qui aujourd’hui ne parviennent pas à les arrêter. » Pour préciser le propos du Dr Savatier, « Une insomnie psycho-physiologique est un type d’insomnie qui est auto-entretenu. Les causes peuvent être la répétition d’une situation éveillante (enfant qui se réveille, personne qui s’occupe d’un parent dont les soins sont la nuit, etc.), les mauvaises habitudes (coucher très tardif, exposition aux écrans, activité sportive intense en fin de journée, etc.), ou encore l’âge ». LA SIESTE Le sommeil évolue avec l’âge jusqu’à devenir un sommeil de nuit. La sieste peut perdurer jusqu’à l’âge de 7 ans, mais n’est plus obligatoire après cet âge. Toutefois, la sieste peut être bénéfique, notamment chez les personnes qui dorment moins que leurs besoins, qui ont des « coups de barre » dans la journée. Elle nous permet de recharger nos batteries, mais doit obéir à certaines règles. Idéalement, sauf certaines maladies du sommeil, la sieste ne doit pas dépasser 30 minutes et doit avoir lieu avant 14h. On peut schématiser les besoins de sommeil en sablier. La sieste vide une partie de ce sablier et nos besoins de sommeil la nuit peuvent diminuer. La sieste doit se faire dans le calme, avec le minimum de lumière possible. Les micro-siestes sont intéressantes également, courtes et répétitives. Créer des zones adaptées à la sieste dans les entreprises permet, au-delà de la qualité de vie au travail, d’optimiser la vigilance et de limiter le risque d’accidents. LES SOLUTIONS AUX INSOMNIES Pour traiter les insomnies, le Dr Savatier privilégie les traitements sur-mesure. Une bonne hygiène de vie « Je dis toujours à mes patients que 80 % du travail est à réaliser par eux-mêmes. Le professionnel de santé est là pour les accompagner et les guider. Pour ce faire, les patients doivent mettre en place les bonnes conditions pour un sommeil de qualité. Par exemple, si le patient boit 3 à 4 cafés dans l’après-midi, il va falloir qu’il n’en prenne plus à partir de 14h00 ou 15h00. Aussi, s’il a tendance à être sur son téléphone avant de dormir, il va devoir être vigilant et essayer d’arrêter petit à petit cette habitude. Tout cela s’appelle les règles de l’hygiène du sommeil » explique Rim Savatier. Les thérapies cognitivo-comportementales En plus de cela, il existe les thérapies cognitivo-comportementales, comme le détaille le Dr Savatier. « Lorsque l’on souffre d’insomnies chroniques, se crée automatiquement la peur de la nuit et du lit. La personne regarde l’heure, il est 23h00, elle sait qu’elle doit se coucher mais elle sait aussi qu’elle ne va pas réussir à dormir. Travailler sur cette crainte avec l’aide de psychologues et de sophrologues permet d’y remédier. Dans certains cas, nous allons retrouver des traumatismes psychologiques très anciens qui peuvent remonter à l’enfance. Ces derniers peuvent avoir été occultés par notre subconscient. Nous pouvons avoir également recours à l’hypnothérapie. » Les compléments alimentaires La mélatonine est une hormone naturelle que l’on peut retrouver sous forme de compléments alimentaires ou de préparations pharmaceutiques. Ces préparations sont très intéressantes pour traiter le problème de l’insomnie, comme le décrit Rim Savatier. « Les compléments alimentaires sont dosés à moins de 2mg, ils sont intéressants pour traiter l’insomnie aiguë. Cela est moins efficace lorsqu’il s’agit d’insomnie chronique. Dans ce cas, le médecin va prescrire une mélatonine préparée par le pharmacien. Lorsque l’on souffre d’insomnie, rien ne fonctionne comme cela devrait fonctionner et la mélatonine en fait partie. Nous allons donc essayer de compenser cette mélatonine et de renforcer la qualité du sommeil. » Les somnifères Beaucoup d’insomniaques ont recours aux somnifères, cela peut être une solution qui a toutefois des limites. « Dans certains cas, nous allons aider le patient avec de la chimie, avec des somnifères d’une manière générale. Ceci, dans le but de passer un cap aigu. Certains patients sont dans un état de forte détresse physique et psychologique car ils ne dorment pas depuis très longtemps. De ce fait, une dépression commence à s’installer, cela peut aller très loin et devenir grave. Dans ce cas, il vaut mieux placer le patient sous somnifère pendant 2 à 3 semaines, le temps de récupérer. Il est vrai que nous avons été dans une démarche somnifère depuis une trentaine d’années, cela était prescrit très facilement, nous ne cherchions pas à comprendre les raisons de l’insomnie. Aujourd’hui, nous craignons l’utilisation de ces molécules. Elles doivent être utilisées de façon très raisonnable. Le médecin généraliste peut intervenir pour traiter l’insomnie aiguë avec la prescription d’un petit anxiolytique le temps de passer le cap. » Les insomnies entraînent une grande détresse physique et psychologique LES CURES DE SOMMEIL, UNE POTENTIELLE SOLUTION Rim Savatier croit en plusieurs solutions naturelles pour traiter l’insomnie dont les cures de sommeil proposées en spas et centres thermaux. « Les cures de sommeil, aussi bien pour l’insomnie aigüe que pour l’insomnie chronique, sont intéressantes. On y soigne différents troubles du sommeil. On peut avoir des personnes qui sont en déphasage de cycle, qui vont être désynchronisées et qui vont avoir la possibilité d’être prises en charge dans ce genre de centre. Lorsque l’on se rend dans un centre, les conditions sont réunies pour avoir une bonne hygiène de sommeil et faire que l’expérience soit une réussite. Il est important sur place d’acquérir de bons réflexes afin de pouvoir les reproduire chez soi ensuite. Les cures de sommeil sont intéressantes, il faut savoir les prescrire tout comme les cures thermales d’une manière générale. Si cela ne fonctionne pas, il faut se demander pourquoi. Il y a peut-être une cause que nous ignorons. » Il faut retenir que le sommeil est quelque chose d’assez fragile et qu’un rien peut le déstabiliser, d’où l’importance d’un suivi. LE SOMMEIL, ESSENTIEL À UNE BONNE SANTÉ Le sommeil est essentiel à la bonne santé, au même titre que l’alimentation et l’activité physique. Sans un bon sommeil, il est possible de développer des pathologies. Aux Thermes de Jonzac, le sommeil est un axe prioritaire comme l’explique Séverine Gauthier. « Nous traitons également la phlébologie, la rhumatologie et les voies respiratoires. Les patients qui viennent pour traiter l’un de ces trois axes peuvent également souffrir d’un mauvais sommeil. L’idée est donc de proposer à nos patients des programmes complémentaires. Nous essayons, par le biais des cures, d’éduquer nos clients à la santé. De cette façon, cela permet à nos patients d’être acteurs de leur bien-être. » LA CURE DE SOMMEIL AUX THERMES DE JONZAC Acquisition de techniques de relaxation Le programme proposé aux Thermes de Jonzac est très complet. « En ce qui concerne le sommeil, nous apprenons aux curistes à mettre en place des actions pour leur permettre d’améliorer leur sommeil. Cela passe par de l’activité physique, adaptée et très douce, des ateliers de relaxation, des ateliers de méditation, des ateliers d’initiation à l’autohypnose. Les patients apprennent ainsi différentes techniques et acquièrent certains réflexes pour améliorer la qualité de leur sommeil. » Une sieste bénéfique ne doit pas dépasser trente minutes Par ailleurs, Séverine Gauthier explique l’importance d’apprendre le lâcher-prise aux patients. « Des ateliers de musicothérapie et de sophrologie sont également mis en place. Les techniques expliquées lors de ces ateliers permettent aux patients qui ne parviennent pas à s’endormir ou à se rendormir la nuit à y parvenir plus facilement. Cela permet aux patients de se recentrer sur eux-mêmes et d’entrer dans un état de demi-sommeil. Aussi, cela permet aux clients d’évacuer les pensées négatives, peu propices à un bon sommeil. » Enfin, Séverine Gauthier explique que la cure comprend un modelage relaxant qui aide au lâcher-prise et est complémentaire à l’accompagnement. Réappropriation d’une bonne hygiène de vie L’hygiène de vie est une chose très importante pour favoriser un bon sommeil. « Les cures de sommeil comprennent également des ateliers d’éducation thérapeutique au sommeil. Cela leur permet de réviser leur hygiène de vie, ce qu’ils font avant de dormir, quelle est leur alimentation, quelle est leur consommation d’alcool et de tabac. Ainsi, ils peuvent repartir sur de meilleures bases, avec un programme personnalisé établi au travers de conseils. Nous proposons un axe dédié à la diététique. Une bonne alimentation contribue à un bon sommeil. Il est important de trouver un bon équilibre sur le plan nutritionnel. Il s’agit de faire prendre conscience aux curistes que certaines choses, dans l’alimentation, ne favorisent pas un bon sommeil. » Une bonne alimentation contribue à un bon sommeil Amener les clients vers l’autonomie L’objectif des Thermes de Jonzac est de permettre à leurs clients de devenir autonomes une fois de retour chez eux. « Notre programme de sommeil permet aux patients d’aller vers une autonomie. Lorsqu’ils se rendent aux Thermes, ils sont avec nous pendant trois semaines. Ces trois semaines sont nécessaires pour changer leurs habitudes. De ce fait, certains continuent la sophrologie, d’autres modifient leur activité physique et l’adaptent. » LA MISE EN PLACE DES CURES DE SOMMEIL EN SPAS La clientèle est réceptive à cette offre de cures de sommeil. « Parmi notre clientèle, nous avons essentiellement, pour le programme d’une durée de trois semaines, des personnes âgées car elles ont davantage de temps. Les habitants de Jonzac, de tous âges, viennent ponctuellement effectuer des ateliers de méditation, ou bien des modelages relaxants. L’avantage de proposer la cure sous différentes formes permet de toucher une clientèle plus large. Il est certain que nous avons de meilleurs résultats lorsque la cure a une durée de trois semaines. Cela permet de modifier bien plus profondément les mauvaises habitudes et de réinstaurer de bonnes bases. » Séverine Gauthier explique que les spas et centres thermaux doivent communiquer de façon large sur les cures de sommeil. « Les personnes âgées sont très touchées par les insomnies, elles dorment mal, elles ont des pathologies. Ce sont des notions qui n’ont jamais été remises en question auparavant car cela ne faisait pas partie de la culture. Nous ne prenions pas de temps pour nous, c’est quelque chose de nouveau. Les personnes âgées aujourd’hui font de l’activité physique et prennent soin d’elles. Les spas qui ont une clientèle jeune pourraient les attirer vers des cures de sommeil ou bien des ateliers en ce sens. Il faut cibler sa communication. Néanmoins, pour que cela soit efficace en spa, il faut proposer cela à des clients qui peuvent venir sur plusieurs jours. Une seule journée ne serait pas bénéfique. » L’AVENIR DU SOMMEIL DANS LE BIEN-ÊTRE « Nous faisons de plus en plus attention à notre santé et notre bien-être. Il est donc fort probable que les cures de sommeil se développent. Le sommeil, tout comme l’activité sportive ou bien l’alimentation, n’étaient pas des axes considérés pour notre santé. Aujourd’hui, on tend davantage à se recentrer sur nous. Les personnes et notamment les jeunes doivent en avoir conscience. La communication des spas est donc primordiale » conclut Séverine Gauthier.