Par Hélène SCHETTING, Coach certifiée, Experte beauté et spa, Professeur de management et marketing dans l’enseignement supérieur. Hélène Schetting Hélène Schetting a souhaité aborder ce sujet car il génère énormément de fantasmes. Le leader est synonyme d’inaccessible. Son objectif est de désacraliser cette idée en comprenant que, de la même façon que nous influençons notre vie quotidienne, nous pouvons influencer notre environnement de travail. Diplômée d’HEC Paris, Hélène Schetting est coach certifiée, experte beauté et spa, professeur de management et marketing dans l’enseignement supérieur. Sa spécialité c’est l’humain et en particulier, la femme en spa. À travers toutes les femmes qu’elle coache, Hélène Schetting a souvent constaté qu’elles sont dans une problématique de légitimité : « À quel moment, moi, en tant que femme, je suis légitime pour devenir manager, est-ce que moi j’y ai droit ? ». …Voici la question qui les empêche d’évoluer dès que l’opportunité se présentera. MANAGER VS LEADER Le manager travaille au niveau opérationnel, « les mains dans la crème » : quel plan d’actions mettre en place, que faire demain pour fidéliser mes clients ? Au contraire, le leader mène l’entreprise et les collaborateurs. Il se concentre sur la partie stratégique, il insuffle une vision, un état d’esprit. Il s’interroge pour trouver les moyens pour que son équipe s’améliore afin d’acquérir plus d’autonomie. LE PLAFOND DE VERRE, QUEL PLAFOND DE VERRE ? On parle de plus en plus du plafond de verre pour les femmes, mais à partir du moment où les femmes continueront à imaginer qu’elles ont un plafond de verre au-dessus de la tête elles seront toujours payées 20 à 30 % de moins que les hommes ! Comment être un manager qui ne soit pas corvéable ? C’est aussi une question d’éducation et de mindset (d’état d’esprit) : « À quel moment j’ai choisi de me positionner dans une stratégie de réussite ? ». Effectivement, il faut s’interroger. C’est vraiment un travail sur soi. Et à quel moment, moi, je choisis finalement de changer de peau, d’endosser le costume qui est fait pour moi. Là où le sujet se complexifie, c’est lorsque l’on intègre le sujet dans son propre contexte éducationnel, familial, social, sociétal. La question se pose : « Dois-je prendre ce job à responsabilité, ce job dans lequel d’ailleurs ni ma famille, ni mon mari ne croient ? Et à quel moment je choisis aussi d’être libre ? ». LE MYTHE DU MANAGER On fantasme beaucoup le rôle du manager. Beaucoup de praticiennes veulent devenir spa manager car elles sont trop fatiguées pour les massages. N’oubliez pas, le manager gère régulièrement des problèmes, il faut en avoir conscience ! Devenir manager en entreprise, c’est occuper un poste d’intrapreneur. Ce qui équivaut à vivre les montagnes russes avec de grandes joies mais aussi devoir en permanence prendre des décisions impactantes sur le court, moyen et long terme. Le travail du manager, c’est répondre à une réalité économique : comment payer les salaires à la fin du mois ? Que dire au directeur général ? Que présenter comme plan d’actions pour l’année ? Etc. Il faut donc se poser la question : « Est-ce que j’ai les bonnes qualités pour être manager mais pas comme j’imagine que le poste pourrait être, mais comme il l’est dans sa réalité ? ». Imaginer que devenir manager c’est arrêter de travailler est une illusion ! Après vos 12 heures de travail quotidiennes où il faut être à l’accueil, gérer les imprévus, manager les collaborateurs, négocier avec les fournisseurs, être présente pour accueillir les VIP, les meilleurs clients, les journalistes… la journée ne s’arrête pas, surtout si vous êtes dans de grandes structures rattachées à un hôtel. Devenir manager doit être un véritable choix et non une décision par défaut en se disant je vais être « planquée » derrière mon PC. C’est une erreur ! Vous serez très vite démasquée et forcément déçue. POURQUOI TRAVAILLER PLUS ? Comment être un manager qui ne soit pas corvéable ? Parce que manager c’est tout sauf être corvéable, c’est être au service, c’est manager un centre de profits, c’est réfléchir en matière de bien-être au travail pour soi et ses collaborateurs. Ça dépend aussi du caractère du manager, de là où il/elle place ses limites et aussi, pour beaucoup, de la politique de l’entreprise Nous sommes encore dans la problématique de la légitimité : « Est-ce que si je travaille plus je serai plus payé ? Et si je travaille plus, est-ce que je serai plus reconnu ? Est-ce que je mérite vraiment ma place ? ». Tout cela est globalement vrai et spécifiquement faux. Je m’explique, votre réussite n’est pas intimement liée aux nombres d’heures faites. Cela se joue sur plein de détails comme votre énergie, votre exemplarité, votre entrain, votre sourire, votre engagement…Cependant, ne nous leurrons pas, il est essentiel d’être présent mais sans faire de présentéisme. L’idée est de faire mieux et en moins de temps. Cela passe avant tout par apprendre à dire stop et à dire non.