Propos recueillis par Laure JEANDEMANGE. Jean-Claude-Bernard La philosophie unique du Spa Holistique Marie de Bourgogne de l’Hôtel Le Cep***** à Beaune en Bourgogne consiste à proposer au client une association de technologies de pointe avec le pouvoir de la médecine ayurvédique multimillénaire. Jean-Claude Bernard est le propriétaire, fondateur de l’Hôtel Le Cep*****. Il aime l’ayurvéda, se démarquer, mais sans pour autant oublier le terroir bourguignon ! C’est ainsi qu’il a décidé d’ouvrir un spa de 1 000 m² en plein centre-ville pour apporter un équilibre tant physique que psychique au cœur d’un hôtel qui propose avec autant d’expertise l’intox que la détox. Jean-Claude Bernard vous explique tout sur ce repère de l’épicurien international… LE DÉBUT D’UNE GRANDE PASSION Au départ, nous étions dans la construction et dans la promotion immobilière en Bourgogne et sur la Côte d’Azur. En 1986, mon père a eu un coup de cœur pour la cour du XVIème siècle d’un hôtel particulier, mitoyen à un petit hôtel de charme. Nous sommes devenus hôteliers parce que notre voisin nous a fait la proposition de le racheter. C’est ainsi que l’hôtellerie est devenue une passion familiale. De 19 à 71 chambres… Au départ, l’hôtel comptait 19 chambres et, de fil en aiguille, nous avons agrandi l’hôtel en répondant aux opportunités de nos voisins. Nous avons ainsi signé 27 actes pour passer de 19 à 71 chambres en respectant l’histoire des lieux : les vieilles pierres, les vieilles poutres, et nous avons chiné du mobilier. Toutes les chambres sont différentes et racontent des histoires avec leur propre décoration. En plus de l’hôtel, du restaurant Loiseau des Vignes géré par le groupe Bernard Loiseau et du spa, nous avons quatre caveaux de dégustation et la carte des vins est assez conséquente. C’est un axe de développement important pour l’hôtel. LA NAISSANCE DU PETIT CENTRE BIEN-ÊTRE Des acquisitions de bâtiments nous ont permis d’imaginer un petit centre de bien-être et, finalement, nous avons déplacé les salles de séminaires pour agrandir notre premier spa. En 2021, ce premier espace de 350² mettait en avant nos racines bourguignonnes avec Vinésime qui propose des cosmétiques ancrés dans la Bourgogne : pinot noir, bourgeons de cassis, chardonnay mais aussi une quinzaine de technologies. Ainsi, l’Hôtel Le Cep propose le in et le out : boire du vin, bien manger et utiliser le raisin via les cosmétiques ! TECHNOLOGIES ET SOINS TRADITIONNELS Je n’étais pas spécialiste du spa mais je savais à peu près comment vivaient mes clients et je ne voulais pas qu’ils me disent : « Je n’ai pas le temps d’aller au spa ». J’ai donc trouvé une prestation de trois minutes à leur proposer : la cryothérapie corps entier. C’est ainsi que la technologie a fait son entrée dans le spa. Nous avons aussi la pressothérapie, l’aquabike, l’infrabike, le LPG Huber 360, la chromothérapie, un lit de flottaison, un lit d’hydromassage, une baignoire balnéo, la Cryo 21… C’est la signature de notre spa : la technologie avec des soins traditionnels. Cela nous a permis d’élargir le champ des possibles des services et des expériences que l’on pouvait offrir à nos clients. Ce côté paradoxal est intuitivement pour moi un moteur. On le retrouve d’ailleurs dans les chambres qui marient une décoration traditionnelle avec des meubles très modernes, très décalés, ça ne me dérange pas, au contraire. L’ouverture au bien-être J’avais une hernie discale et j’ai découvert qu’au lieu de me faire mettre des vis dans la colonne vertébrale, je pouvais suivre le régime alimentaire des groupes sanguins et j’ai retrouvé ma mobilité. J’ai également commencé à faire du Pilates, du yoga, du taï-chi, des massages et de l’ayurvéda. Et j’ai eu la conviction que si c’était bien pour moi, c’était bien pour les autres aussi et j’ai décidé de créer un centre ayurvédique. UN PROJET NÉ SOUS UNE BONNE ÉTOILE Je suis allé trois fois en Inde en 2019 pour approfondir mes connaissances et mettre en place mon concept. J’ai décidé de sacrifier trois chambres dans le prolongement du spa pour créer cinq postes de travail dédiés à l’ayurvéda. J’ai eu la chance de croiser un médecin né au Kerala qui était venu en France pour comprendre la clientèle internationale qu’il accueillait dans son pays. Huit jours plus tard, il travaillait au Cep. Les rencontres se sont succédé et aujourd’hui sept natifs d’Inde travaillent dans notre spa et nous permettent de réellement proposer des soins authentiques. Une équipe indienne et française Aujourd’hui, paradoxalement, j’ai plus de facilité à trouver des praticiens en Inde pour venir en France travailler dans ce beau lieu que des praticiennes françaises qui parlent l’anglais, motivées à apprendre l’ayurvéda et maîtrisant les technologies. Peu de gens répondent à une telle annonce… Cela permet d’intéresser ceux qui ont envie d’aller plus loin que le soin traditionnel. Ce que nous offrons, c’est un grand écart total. D’AGRANDISSEMENTS EN AGRANDISSEMENTS Lors du deuxième confinement, mon voisin m’a apporté la possibilité d’étendre le spa avec cinq postes de travail supplémentaire autour d’un petit patio, une salle de yoga, un restaurant végétarien. Au final, aujourd’hui, nous avons un parcours de 1 000 m² avec le vrai triptyque de l’ayurvéda : les soins, le yoga méditation et l’alimentation. L’équipe est composée d’une nutritionniste, d’un professeur de yoga. Nous sommes à la fois dans le traditionnel multimillénaire de l’ayurvéda et dans des technologies de pointe qui nous amènent encore plus de résultats. L’objectif est d’avoir une grande caisse à outils pour le mieux-être de nos clients. Cette association de moyens est unique ! C’est un projet qui m’a passionné dès le départ parce que c’est un monde que j’ai découvert petit à petit et qui ouvre des portes très épanouissantes ! Spa et rentabilité Oui le spa est rentable, et il a vocation à le devenir encore plus. D’autre part, ce spa nous permet de nous démarquer de la concurrence et d’attirer une nouvelle clientèle. Ce spa représente de gros investissements sans parler de l’énergie dépensée, mais lorsque je vois tout ce que nous avons mis à disposition des clients, je me dis que ça valait le coup, je n’ai aucun regret ! Oui, le spa est rentable et il a vocation à le devenir encore plus LES CLIENTS Nous avons un carnet d’adresses planétaires de gens que l’on a du mal à approcher mais, quand ils sont ici, ils sont accessibles, sympas, ils veulent vous renvoyer l’ascenseur des bons moments partagés, ce côté-là est magique… Fidéliser la clientèle extérieure Dès le départ, nous avons accueilli plus de 50 % de clientèle extérieure. C’est un taux assez important pour un spa d’hôtel. Beaune est une petite ville, nous sommes le lieu qui amène des solutions aux locaux qui sont des amis, des gens que je connais. L’Inde en Bourgogne Nos clients ont l’habitude d’aller en Inde pour faire leur cure ayurvédique. Après le Covid, il était compliqué de voyager, ils sont venus chez nous pour profiter de leur cure. Et ils ont adoré car nous avons apporté le raffinement de l’esthétique dans les protocoles ayurvédiques qui sont des massages assez toniques. Les clients apprécient également de ne pas être dans un « vrai » centre où tous les curistes sont en peignoir avec les cheveux plein d’huile. Ici, après leur soin, ils redeviennent des clients de l’hôtel avec toute la personnalisation du service qu’on peut attendre d’un hôtel cinq étoiles. L’ayurvéda et la technologie Avec ce centre ayurvédique, nous nous intéressons à une clientèle planétaire qui peut trouver un intérêt à venir chez nous car nous avons cette association multimillénaire de science ayurvédique avec la technologie dans un cadre incroyable. C’est un vrai voyage. Les clients vont rêver quand ils seront dans la cave, ils vont rêver en recevant les soins indiens, ils vont se régaler de gastronomie indienne ayurvédique mais ça ne va pas les empêcher d’aller dans notre restaurant étoilé Michelin et se faire une belle soirée. Ils enrichissent leurs expériences. L’ayurvéda avec les technologies dans un cadre incroyable : c’est un vrai voyage ! De deux heures à trois semaines Les curistes viennent en fonction de leur disponibilité. Notre objectif est de leur répondre. Nos clients restent de deux heures à trois semaines pour faire une vraie cure de penchakarma, une détoxification totale pour repartir tout neuf. Et pour éviter le burn out, la bonne méthode est de faire une pause de trois jours tous les deux mois et là, on passe l’année en pleine forme. Quand les clients nous confient leur santé pendant deux ou trois semaines, nous les voyons vraiment se transformer. À leur départ, ce ne sont plus les mêmes, c’est extrêmement gratifiant. Et c’est grâce à toute l’équipe. En Inde, il y a l’ambiance, les sourires, mais ils n’ont pas la technologie. C’est vraiment la signature de notre centre, allier les deux. Aujourd’hui, notre Spa Holistique Marie de Bourgnogne offre l’un des plus grands centres ayurvédiques de France. OSER, TOUJOURS ! Ici, je suis chez moi, à partir du moment où une idée devient ma conviction, je n’ai pas trop de monde à convaincre ! Mais parfois, seul devant mon miroir, je m’interroge : « Es-tu sûr que ça va marcher ça, est-ce une bonne idée ? Et après il y a le sixième sens ou l’audace. J’aime beaucoup le dicton qui dit : « Il ne savait pas que c’était impossible alors il l’a fait ». Effectivement, si on fait un business plan, si on regarde toutes les étapes qu’il a fallu franchir pour bâtir ce spa, cette offre de bien-être, peut-être qu’on ne l’aurait pas fait, mais quel dommage… J’ai tellement pris de plaisir à le faire ! Nous avons créé avec plaisir quelque chose d’utile et différent. Nous avons créé avec plaisir quelque chose d’utile et différent Une vraie stratégie business Bien entendu, c’est une stratégie business, avoir un centre comme celui-ci me démarque, me permet d’attirer une clientèle tout à fait différente et d’offrir des ponts entre l’intox et la détox. Et tout ça devrait nous permettre d’avoir un développement économique intéressant. Le regard des autres hôteliers Notre hôtel a l’image d’être l’hôtel de référence historique dans l’épicurien bourguignon depuis toujours. Et nous avons toujours eu un coup d’avance sur certaines choses. Mes confrères respectent assez bien cela et nous sommes un motivateur pour eux. Ils me disent : « Chapeau, ce que tu as fait, c’est clair, c’est gonflé ! ». Oui, nous sortons des standards. Ouvrir un spa avec une marque connue, c’est beaucoup plus facile. J’aurais aussi pu prendre un spécialiste de la gestion de spa mais, ici, nous sommes dans l’individualisation du service au client. Je ne veux pas que mon client devienne la marchandise d’un spa géré de façon externe. MON MESSAGE Il ne faut pas avoir peur de se démarquer. Il faut oser. Analyser et rechercher ce qui pourrait être bien pour nos clients, c’est ce qui me motive. À partir du moment où vous résolvez certains de leurs problèmes, vous leur apportez du mieux-être, du bien-être, vous les fidélisez et, à partir de ce moment-là, vous avez fait votre travail. C’est ça notre métier : donner du bonheur aux gens !